lundi 1 juin 2009
Jour 8
Comment le jour peut-il encore se lever sans toi.
Sans ton regard admiratif, braqué à l’horizon, à scruter les milles nuances de la lumière qui naît.
À chaque matin.
Tes moments privilégiés.
J’ai laissé, j’ai consenti à te laisser aller le 22 mai.
J’ai l’impression de t’avoir menti.
Je t’ai encouragé à nous quitter même si nous avions de la peine, même si nous aurions voulu te garder pour toujours.
Je t’ai dit que nous saurions vivre sans toi.
Que tu ne devais pas t’en faire pour nous qui te regardions mourir.
Que nous serions même plus fort et riche de toi pour continuer notre chemin.
J’ai l’impression de t’avoir menti.
Mon cœur est en lambeaux et je suis une loque.
Je te garde en moi.
Je ne parle que de toi.
Je m’occupe encore de toi.
Je veux te rendre hommage ma belle.
Je veux que le monde s’enrichisse de toi et qu’il chérisse ton héritage.
Je voudrais que le monde s’arrête et qu’il puise en toi, qu’il soit à jamais transformé à cause de toi.
C’est pathétique. Vite un psy! Je dois avoir besoin d’une petite consultation…
Ce n’est pas romantique ce qui m’arrive ma belle, c’est somatique.
T’es partout en moi, dans ce corps qui vibre, à défaut de te serre dans mes bras.
J’étais tellement attaché à ton corps, à tes rires, à ta parole, à ta spontanéité, à tes tempêtes, à tes aubes calmes, à tes larmes de désespoir, à tes larmes de joie, à ta cuisine inventive, à tes pas de danse, à tes moments de transe, à ton élan créateur devant une toile, aux formes de ton corps dans ton tablier, aux formes de ton corps dans ta robe de nuit, aux formes de ton corps dans tes jeans, ton tshirt, sous la douche, dans l’eau du lac, de la rivière, en marchant sur la rue, dans notre bureau de la rue Ste-Catherine, dans notre lit, en cuillère.
Hostie que je m’ennuie de toi.
Dois-je apprendre à vivre sans tout ça dorénavant?
Et apprivoiser un autre type de présence, une autre façon d’être là.
Sans tous ces liens, sans les sens qui te vois, t’entends, te goûte, te touche, te sens, te penses.
Une autre façon d’être là.
Quand mon cœur hurle, je ne puis vraiment apprivoiser ta « nouvelle présence ».
D’abord le sevrage de mes sens nourrit de toi, ensuite, la « réhabilitation » nourrit de ta nature véritable.
C’est le deuil.
Tu sais, égoïstement, je voulais te garder, même malade, mais pas trop quand même, jusqu’à la fin du monde.
Malade tu aurais cessé de travailler.
Malade tu te serais reposé.
Malade tu aurais eu des soins de toutes natures.
Et malade tu aurais peints, écrit, tricoter, on aurait parler des jours qui passent, de nos humeurs, gais et las et de ce qu’on veut manger pour souper.
Tu n’aurais plus jamais fait la vaisselle.
Ni le lavage.
Tu aurais cueilli des fleurs.
Pris un bain en haut et dans l’eau du lac Léon.
Tu aurais marché à tous les jours vers la rivière et mesurer la fluctuation de son débit.
Tu aurais parler à tous tes amis-es.
Et tu aurais encore plus aimé Billie (comme si cela était possible).
Et un jour, ses petits…
Pourquoi t’es partis, parce que ta vie était finie?
T’avais fini ce que tu étais venu faire parmi nous? Déjà?
Pourquoi dans ta vie, quand tu voulais mourir, elle s’accrochait, et quand tu voulais vivre, elle se refusait?
MERDE
Sans ton regard admiratif, braqué à l’horizon, à scruter les milles nuances de la lumière qui naît.
À chaque matin.
Tes moments privilégiés.
J’ai laissé, j’ai consenti à te laisser aller le 22 mai.
J’ai l’impression de t’avoir menti.
Je t’ai encouragé à nous quitter même si nous avions de la peine, même si nous aurions voulu te garder pour toujours.
Je t’ai dit que nous saurions vivre sans toi.
Que tu ne devais pas t’en faire pour nous qui te regardions mourir.
Que nous serions même plus fort et riche de toi pour continuer notre chemin.
J’ai l’impression de t’avoir menti.
Mon cœur est en lambeaux et je suis une loque.
Je te garde en moi.
Je ne parle que de toi.
Je m’occupe encore de toi.
Je veux te rendre hommage ma belle.
Je veux que le monde s’enrichisse de toi et qu’il chérisse ton héritage.
Je voudrais que le monde s’arrête et qu’il puise en toi, qu’il soit à jamais transformé à cause de toi.
C’est pathétique. Vite un psy! Je dois avoir besoin d’une petite consultation…
Ce n’est pas romantique ce qui m’arrive ma belle, c’est somatique.
T’es partout en moi, dans ce corps qui vibre, à défaut de te serre dans mes bras.
J’étais tellement attaché à ton corps, à tes rires, à ta parole, à ta spontanéité, à tes tempêtes, à tes aubes calmes, à tes larmes de désespoir, à tes larmes de joie, à ta cuisine inventive, à tes pas de danse, à tes moments de transe, à ton élan créateur devant une toile, aux formes de ton corps dans ton tablier, aux formes de ton corps dans ta robe de nuit, aux formes de ton corps dans tes jeans, ton tshirt, sous la douche, dans l’eau du lac, de la rivière, en marchant sur la rue, dans notre bureau de la rue Ste-Catherine, dans notre lit, en cuillère.
Hostie que je m’ennuie de toi.
Dois-je apprendre à vivre sans tout ça dorénavant?
Et apprivoiser un autre type de présence, une autre façon d’être là.
Sans tous ces liens, sans les sens qui te vois, t’entends, te goûte, te touche, te sens, te penses.
Une autre façon d’être là.
Quand mon cœur hurle, je ne puis vraiment apprivoiser ta « nouvelle présence ».
D’abord le sevrage de mes sens nourrit de toi, ensuite, la « réhabilitation » nourrit de ta nature véritable.
C’est le deuil.
Tu sais, égoïstement, je voulais te garder, même malade, mais pas trop quand même, jusqu’à la fin du monde.
Malade tu aurais cessé de travailler.
Malade tu te serais reposé.
Malade tu aurais eu des soins de toutes natures.
Et malade tu aurais peints, écrit, tricoter, on aurait parler des jours qui passent, de nos humeurs, gais et las et de ce qu’on veut manger pour souper.
Tu n’aurais plus jamais fait la vaisselle.
Ni le lavage.
Tu aurais cueilli des fleurs.
Pris un bain en haut et dans l’eau du lac Léon.
Tu aurais marché à tous les jours vers la rivière et mesurer la fluctuation de son débit.
Tu aurais parler à tous tes amis-es.
Et tu aurais encore plus aimé Billie (comme si cela était possible).
Et un jour, ses petits…
Pourquoi t’es partis, parce que ta vie était finie?
T’avais fini ce que tu étais venu faire parmi nous? Déjà?
Pourquoi dans ta vie, quand tu voulais mourir, elle s’accrochait, et quand tu voulais vivre, elle se refusait?
MERDE