mardi 2 juin 2009
Jour de pluie
On se croirait en novembre. Nous en sommes pourtant presque à juin.
J'aurais voulu rester au lit. Ou plutôt, y retourner. Ce que nous aimions par dessus tout: se lever tôt, se débarbouiller, prendre un déjeuner copieux et, aller se recoucher.
Et faire l'amour.
Et parler.
Lire et roupiller.
Je ne me retournerai pas me coucher ce matin.
Je ne dors plus sans ton corps soudé au mien dans l'étreinte qui précède le sommeil.
Nous étions comme des enfants, instantanément rassurés, à l'abri, en complète sécurité.
De simples draps de coton qui nous protégeais.
Notre abri anti-atomique contre la menace nucléaire.
En coton égyptien.
Mon minoue.
Je me demande encore de temps en temps ce que j'aurais dû faire pour te garder plus longtemps.
Ou ce que je n'aurais pas dû faire.
Peut-être aurions-nous dû aller à l'Institut Hyppocrate dès le début.
Plutôt que la chimio et la radio.
Peut-être aurions-nous dû annuler le crisse de voyage au Mexique.
Peut-être qu'ainsi nous aurions pu détecter le mal qui te rongeais avec précision.
Peut-être aurions-nous pu déjouer le mal.
Ou l'affronter avant qu'il ne constitue son implacable armée de brutes sanguinaires.
Peut-être que je devrais reclamer la prison à vie pour ceux et celles qui n'ont pas vu l'anomalie.
Peut-être que notre vie allait encore trop vite pour que l'on puisse véritablement sentir, ressentir le rythme du temps.
Peut-être aussi que nous nous croyons invincible.
Et que ça arrive juste aux autres.
C'est tellement ironique que le mal soit apparu au lendemain de ton 45e anniversaire.
Quand tu as arrêté de fumer le 17 novembre.
Les premières manifestations du mal sont apparu le 18 au matin.
Et tous ces signes et tous ces symptômes et tous ces malaises furent associés au sevrage de la clope.
On se disait que c'était normal.
Peut-être aurais-tu dû ne jamais cesser.
Car il n'y a plus rien eu de normal à partir de ce moment là.
Une toux qui ne te donne aucun répit. Une plus grande fatigue. De plus constante douleurs.
Le tout atténuer par l'excitation de préparer notre voyage au Mexique avec nos filles et nos gendres.
La mer guérit tout me disais-tu.
Ce n'est pas une "bronchite" qui résistera aux Caraïbes croyions-nous.
Une "bronchite" !
Une "bronchite" diagnostiqué par un doc de Montréal, une "bronchite" diagnostiqué par un doc d'Isla, une "bronchite diagnostiqué par un doc de Playa.
Trois "bronchites".
Nous y avons cru à la "bronchite".
Pendant des semaines. En se disant à chaque jour que ça ira mieux demain.
Que le nouveau traitement fera la job enfin.
Ta toux s'aggravant.
Ta fatigue s'aggravant.
Tes douleurs s'aggravant.
Mais pas ta confiance.
Au retour, ta "bronchite" s'est transformé en cancer du poumon métastasique incurable.
Du jour au lendemain.
J'aurais voulu rester au lit. Ou plutôt, y retourner. Ce que nous aimions par dessus tout: se lever tôt, se débarbouiller, prendre un déjeuner copieux et, aller se recoucher.
Et faire l'amour.
Et parler.
Lire et roupiller.
Je ne me retournerai pas me coucher ce matin.
Je ne dors plus sans ton corps soudé au mien dans l'étreinte qui précède le sommeil.
Nous étions comme des enfants, instantanément rassurés, à l'abri, en complète sécurité.
De simples draps de coton qui nous protégeais.
Notre abri anti-atomique contre la menace nucléaire.
En coton égyptien.
Mon minoue.
Je me demande encore de temps en temps ce que j'aurais dû faire pour te garder plus longtemps.
Ou ce que je n'aurais pas dû faire.
Peut-être aurions-nous dû aller à l'Institut Hyppocrate dès le début.
Plutôt que la chimio et la radio.
Peut-être aurions-nous dû annuler le crisse de voyage au Mexique.
Peut-être qu'ainsi nous aurions pu détecter le mal qui te rongeais avec précision.
Peut-être aurions-nous pu déjouer le mal.
Ou l'affronter avant qu'il ne constitue son implacable armée de brutes sanguinaires.
Peut-être que je devrais reclamer la prison à vie pour ceux et celles qui n'ont pas vu l'anomalie.
Peut-être que notre vie allait encore trop vite pour que l'on puisse véritablement sentir, ressentir le rythme du temps.
Peut-être aussi que nous nous croyons invincible.
Et que ça arrive juste aux autres.
C'est tellement ironique que le mal soit apparu au lendemain de ton 45e anniversaire.
Quand tu as arrêté de fumer le 17 novembre.
Les premières manifestations du mal sont apparu le 18 au matin.
Et tous ces signes et tous ces symptômes et tous ces malaises furent associés au sevrage de la clope.
On se disait que c'était normal.
Peut-être aurais-tu dû ne jamais cesser.
Car il n'y a plus rien eu de normal à partir de ce moment là.
Une toux qui ne te donne aucun répit. Une plus grande fatigue. De plus constante douleurs.
Le tout atténuer par l'excitation de préparer notre voyage au Mexique avec nos filles et nos gendres.
La mer guérit tout me disais-tu.
Ce n'est pas une "bronchite" qui résistera aux Caraïbes croyions-nous.
Une "bronchite" !
Une "bronchite" diagnostiqué par un doc de Montréal, une "bronchite" diagnostiqué par un doc d'Isla, une "bronchite diagnostiqué par un doc de Playa.
Trois "bronchites".
Nous y avons cru à la "bronchite".
Pendant des semaines. En se disant à chaque jour que ça ira mieux demain.
Que le nouveau traitement fera la job enfin.
Ta toux s'aggravant.
Ta fatigue s'aggravant.
Tes douleurs s'aggravant.
Mais pas ta confiance.
Au retour, ta "bronchite" s'est transformé en cancer du poumon métastasique incurable.
Du jour au lendemain.