lundi 8 juin 2009
Jour 11
Il se lève.
Et je t’espère encore dans le silence de la maison. Dans ta présence qui hurle encore quand je m’assoies au salon, quand je prépare le café, quand je me déplace d’une pièce à l’autre.
Un tiroir, une porte s’ouvrent. Tu es là. Sans y être.
Une pensée, un souvenir apparaissent : tu es là.
La solitude ne me pèse pas. Grâce à elle, je suis bien mieux et complètement avec toi.
Le silence non plus ne pèse pas. Il est plein de toi.
Une fanfare.
Paule’s Band Orchestra dans mes oreilles.
Je ne cherche pas à me divertir, à me changer les idées, à décrocher.
Je cherche à me concentrer avec vigilance et attention et m’imprégner de toi.
Comme je peux.
J’ai besoin de te parler, t’écrire. Peut-être de me parler et de m’écrire.
J’ai besoin de pleurer pour temporairement vider le « motton » qui me gonfle et me noue la gorge.
Ce matin, aux premières lueurs, je me rappelais ton rituel du soir. Avant de t’endormir pour tes trop courtes nuits tu me lançais invariablement : « …bonne nuit, j’ai hâte de te voir demain… »
Bonne nuit minoue.
Moi aussi j’ai hâte de te voir demain.
J’espère que tu dors bien. Enfin. Que tu te reposes. Enfin. Que tu n’as plus mal. Enfin.
J’ai hâte de te voir demain.
Il semble que je n’ai pas encore terminé mon tour de piste. Il doit me rester encore quelques pirouettes à faire pour épater la galerie. Et me donner l’illusion d’être vivant.
Dans le fond, c’est peut-être moi qui suis mort. Et toi qui est vivante.
Où es-tu mon amour? Je te rejoindrai.
Prenons rendez-vous. La nuit prochaine. Quand je m’endormirai, j’irai ton chemin et nous passerons la nuit ensemble. Nous nagerons avec les dauphins si tu veux. Nous nous regarderons, sans parler. Nous jouerons à retenir nos fou rires.
Je suis si peu doué pour les chemins parallèles, les mondes « paranormaux » et les autres plans d’existence.
Où es-tu?
Peut-être, ne veux-tu pas avoir de la visite.
Déjà qu’à la fin de ta vie, je n’ai pu retenir tout le flux d’amies qui désirait te voir. En dépit de tes formelles directives.
Tu voulais la paix.
Tu voulais mourir en paix.
Sans compromis, sans simagrées.
Et moi qui, au-delà de ta mort, veux encore prendre rendez-vous.
Me pardonneras-tu ma peine?
Et je t’espère encore dans le silence de la maison. Dans ta présence qui hurle encore quand je m’assoies au salon, quand je prépare le café, quand je me déplace d’une pièce à l’autre.
Un tiroir, une porte s’ouvrent. Tu es là. Sans y être.
Une pensée, un souvenir apparaissent : tu es là.
La solitude ne me pèse pas. Grâce à elle, je suis bien mieux et complètement avec toi.
Le silence non plus ne pèse pas. Il est plein de toi.
Une fanfare.
Paule’s Band Orchestra dans mes oreilles.
Je ne cherche pas à me divertir, à me changer les idées, à décrocher.
Je cherche à me concentrer avec vigilance et attention et m’imprégner de toi.
Comme je peux.
J’ai besoin de te parler, t’écrire. Peut-être de me parler et de m’écrire.
J’ai besoin de pleurer pour temporairement vider le « motton » qui me gonfle et me noue la gorge.
Ce matin, aux premières lueurs, je me rappelais ton rituel du soir. Avant de t’endormir pour tes trop courtes nuits tu me lançais invariablement : « …bonne nuit, j’ai hâte de te voir demain… »
Bonne nuit minoue.
Moi aussi j’ai hâte de te voir demain.
J’espère que tu dors bien. Enfin. Que tu te reposes. Enfin. Que tu n’as plus mal. Enfin.
J’ai hâte de te voir demain.
Il semble que je n’ai pas encore terminé mon tour de piste. Il doit me rester encore quelques pirouettes à faire pour épater la galerie. Et me donner l’illusion d’être vivant.
Dans le fond, c’est peut-être moi qui suis mort. Et toi qui est vivante.
Où es-tu mon amour? Je te rejoindrai.
Prenons rendez-vous. La nuit prochaine. Quand je m’endormirai, j’irai ton chemin et nous passerons la nuit ensemble. Nous nagerons avec les dauphins si tu veux. Nous nous regarderons, sans parler. Nous jouerons à retenir nos fou rires.
Je suis si peu doué pour les chemins parallèles, les mondes « paranormaux » et les autres plans d’existence.
Où es-tu?
Peut-être, ne veux-tu pas avoir de la visite.
Déjà qu’à la fin de ta vie, je n’ai pu retenir tout le flux d’amies qui désirait te voir. En dépit de tes formelles directives.
Tu voulais la paix.
Tu voulais mourir en paix.
Sans compromis, sans simagrées.
Et moi qui, au-delà de ta mort, veux encore prendre rendez-vous.
Me pardonneras-tu ma peine?