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mardi 9 juin 2009

Jour 12

Je relis une lettre.
Du temps d’un tumulte. Octobre 2007.
Tu m’y disais n’avoir jamais su aimer. Que tu ne savais non plus te laisser aimer.
Que tu étais toute mêlée.
Tu croyais que le tumulte annonçait la fin. Comme d’habitude. Comme toujours. L’expérience qui se répète. Encore.
Celle qui te tue. Celle que tu crains le plus. Celle qui te fais le plus souffrir.
Et moi je veux me servir du tumulte qui nous brasse. Voir ce qu’il cherche véritablement à nous dire, ce qu’il nous apprend.
Peut-être le laisser souffler les débris tombés, inutiles et encombrants.
Peut-être que le tumulte ma belle n’est pas la fin. Et qu’aujourd’hui n’est pas hier. Et que nous pouvons être hors de ce que nous avons été.
Même si nous en sommes marqués. Au fer rouge.
Je connaissais tes cicatrices. Mais je savais aussi une chose : elles n’étaient pas toi.
Tes blessures n’avaient rien altéré. Je savais ton cœur intact.
Je n’ai jamais su ou pu éliminer la douleur des plaies. Je fus peut-être un piètre infirmier.
Mais je fus un vaillant et heureux explorateur de ton cœur. Je me suis acharné à aimer la chair derrière la plaie.
Là où règne ta créativité, ta générosité, ta fine intelligence, ton art de l’observation, ta spontanéité, ton intensité, ta réelle beauté.
Quelle chance j’ai eu.
Le tumulte ne nous a pas emporté.
Et j’ai pu encore t’explorer.
Presque cinq cents jours de plus…