mardi 14 juillet 2009
8 juillet
À Paule,
Pour avoir su conjuguer simultanément
les verbes « aimer » et « supporter »
à l’impératif présent…
Mon mémoire fut accepté par l’université mon amour.
Accepté avec la mention « excellent sans aucune modification ».
Ça doit sûrement me faire plaisir.
Mais je ne le ressens pas.
Une probable satisfaction cherche à se manifester à quelque part en moi.
Mais je ne le ressens pas encore.
Tout ce que je ressens est lié à la dédicace insérée à la page 2.
Le mémoire pour moi s’est cristallisé à la page 2.
Et au souvenir des 18 mois passé ensemble, presque chaque fin de semaine, toi penchée sur une toile, moi accroché au portable.
C’est cela le mémoire ma toute belle. Ce temps qui passe où chacun se déploie dans sa créativité particulière.
Je prenais une pause pour te préparer à dîner et voir l’évolution de ton nouveau projet.
Je te vois encore, le tablier couvert de peinture, le poêle à bois qui ronronne à tes côtés, un air de jazz en sourdine et une lumière, une telle lumière dans tes yeux qui me faisait oublier l’hiver.
Je te vois encore absorbée par ton nouveau projet, dans ton élan créateur, sans compromis, sans autocensure, sans limites.
Je te vois encore assise au fauteuil, les pinceaux et les spatules aux doigts à regarder ta création.
Tu la laissais « être » un moment avant de t’y fondre à nouveau.
Tu me demandais ce qui j’y voyais, ce que je ressentais.
Au-delà des éloges, tu t’intéressais à mon regard, mon appréciation, mon sentiment.
Avant d’aller dîner et de faire la sieste.
Je te vois encore en janvier dernier, animée par un nouveau projet qui nécessitait un support monumental, une toile de grande dimension qui ne rentrait pas dans le char.
Il a fallu emprunté un camion pour la ramener du magasin.
Un coup installé dans ton atelier, ton tablier en place, le poêle qui ronronne et ton matériel à ta portée, le monde cessait d’exister.
La faim seule pouvait te rappeler ton incarnation terrestre.
Ce fut ta dernière œuvre.
Après « Les trois tulipes » tu n’as plus peins.
Non pas parce que tu n’en avais plus envie.
Mais parce que l’on se préparait pour le voyage au Mexique.
Et surtout parce que les premiers signes du cancer se manifestait.
Tu as créé « Les trois tulipes » avant de mourir.
Une telle hâte à créer.
Je te vois encore.
Heureuse.
Et je sèche mes larmes.
Pour avoir su conjuguer simultanément
les verbes « aimer » et « supporter »
à l’impératif présent…
Mon mémoire fut accepté par l’université mon amour.
Accepté avec la mention « excellent sans aucune modification ».
Ça doit sûrement me faire plaisir.
Mais je ne le ressens pas.
Une probable satisfaction cherche à se manifester à quelque part en moi.
Mais je ne le ressens pas encore.
Tout ce que je ressens est lié à la dédicace insérée à la page 2.
Le mémoire pour moi s’est cristallisé à la page 2.
Et au souvenir des 18 mois passé ensemble, presque chaque fin de semaine, toi penchée sur une toile, moi accroché au portable.
C’est cela le mémoire ma toute belle. Ce temps qui passe où chacun se déploie dans sa créativité particulière.
Je prenais une pause pour te préparer à dîner et voir l’évolution de ton nouveau projet.
Je te vois encore, le tablier couvert de peinture, le poêle à bois qui ronronne à tes côtés, un air de jazz en sourdine et une lumière, une telle lumière dans tes yeux qui me faisait oublier l’hiver.
Je te vois encore absorbée par ton nouveau projet, dans ton élan créateur, sans compromis, sans autocensure, sans limites.
Je te vois encore assise au fauteuil, les pinceaux et les spatules aux doigts à regarder ta création.
Tu la laissais « être » un moment avant de t’y fondre à nouveau.
Tu me demandais ce qui j’y voyais, ce que je ressentais.
Au-delà des éloges, tu t’intéressais à mon regard, mon appréciation, mon sentiment.
Avant d’aller dîner et de faire la sieste.
Je te vois encore en janvier dernier, animée par un nouveau projet qui nécessitait un support monumental, une toile de grande dimension qui ne rentrait pas dans le char.
Il a fallu emprunté un camion pour la ramener du magasin.
Un coup installé dans ton atelier, ton tablier en place, le poêle qui ronronne et ton matériel à ta portée, le monde cessait d’exister.
La faim seule pouvait te rappeler ton incarnation terrestre.
Ce fut ta dernière œuvre.
Après « Les trois tulipes » tu n’as plus peins.
Non pas parce que tu n’en avais plus envie.
Mais parce que l’on se préparait pour le voyage au Mexique.
Et surtout parce que les premiers signes du cancer se manifestait.
Tu as créé « Les trois tulipes » avant de mourir.
Une telle hâte à créer.
Je te vois encore.
Heureuse.
Et je sèche mes larmes.