Conduis-moi dans tes plaines battues de tous les vents
où d’âpres monastères ensevelissent entre leurs murs,
comme dans un linceul, des vies qui n’ont pas vécu…
Fais, Paule, que le temps de mon enfance ressuscite dans mon cœur
Fais qu’il me soit permis de veiller jusqu’à l’heure où j’enfanterai de ma propre mort
Plein d’échos comme dans un jardin ou comme un voyageur qui revient de loin
Fais, Paule, que je sois un homme véritable
Donne-moi une nuit profonde, infinie
Où j’irai plus loin qu’on ait jamais été
Donne-moi une nuit où tout s’épanouit
Et que cette nuit soit odorante comme la lavande
Et légère comme le souffle des vents
Et joyeuse comme toi