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dimanche 14 juin 2009

Jour 15

Le 26 mars, nous avons embarqué dans un petit wagon chevauchant des montagnes russes. Le choc lié à la gravité de ton état, la peur qui nous rend visite, le joie et le bonheur de s’aimer, l’espoir que l’on cultive avec soin, la tristesse liée aux mauvaises nouvelles ou aux multiples deuils quotidien.
Des montagnes de Russie dans notre salon.
Aujourd’hui, je chevauche encore un petit wagon.
Mais il ressemble plus à celui que pousse le mineur dans un dédale de galerie 300 pieds sous terre.
Pourtant dehors il y a le soleil de l’été qui s’approche doucement de son solstice.
Mais en dedans, c’est le solstice d’hiver. Les pores de peau toujours souillés, noircis.
J’ai l’air et la chanson d’un mineur. Sol mineur.
Demain, nous te rendrons hommage.
Quelques personnes se déplaceront pour toi.
Entre les multiples obligations, responsabilités et autres oisivetés de la vie.
Quelques heures pour te rendre hommage.
Avant d’aller souper.
Ou faire l’épicerie.
Ou faire son jogging.
Ou regarder la télé.
Ou le nombril.
Risible.
Paule est morte.
Et le jour se lève encore. Les oiseaux osent chanter et la terre tourner.
Je suis odieux.
N’est ce pas.
Ça fait partie du deuil paraît-il. Étape no. 2 ou 3.
Une fine frustration.
De cette terre qui n’en finie pas de tourner.
Elle pourrait ralentir un peu au moins.
Où es-tu allé, toi qui avait tant à raconter
On a laissé quelqu’un quitter notre monde
On devrait peut-être écouter.
Ti li di dam…