dimanche 14 juin 2009
Jour 16
Première rencontre.
1992.
Dépanneur rue Laurier. Tu habitais en bas, j’habitais en haut.
T’étais au comptoir. Tu réglais tes achats.
J’attendais mon tour.
Je me disais : sa beauté à couper le souffle ne peut se permettre de sourire trop souvent.
Elle se doit d’éviter de sourire. Pour ne pas faire ramollir les jambes et agiter le cœur des quidams à son passage. Dix secondes dans un dépanneur. Juste assez pour ne pas me retrouver à l’urgence avec une tachycardie.
1998.
Ma cousine Évelyne. 2e rencontre. Cinq secondes. Dans une salle de réunion. Toi parmi vingt personnes. J’y suis entré pour ressortir aussitôt avec une cliente. Mais je t’ai aperçu au fond de la salle.
Comment ne pas t’apercevoir ?
Un arc-en-ciel dans le coin d’une photo en noir et blanc jaunie. Un lever de soleil dans le désert.
Je me disais : mais qu’est-ce que ange pareil fait parmi ces paumés ?
Une chance que ç a duré cinq secondes. La cécité me guettait.
2003.
Diogène.
Je rentre au boulot. Un matin de septembre. Bang. T’es là. Assise derrière un bureau.
« Allo, je m’appelle Paule, je suis la nouvelle »
16e seconde
20e seconde (…)
22e : tachycardie
24e : genoux mous
26e : eehant, leplep mya sjqseacu te usis rdpreu.
37e : (je pensais très fort être en présence non pas de celle du dépanneur et de chez Ma Cousine Évelyne, mais d’un autre lieu dont ma conscience n’a aucun souvenir)
Paule. Ma nouvelle collègue. Quoi !
Je pourrai te voir et te parler à tous les jours !
Durant des heures, des jours, des semaines.
Des mois. Des années.
Deux milles deux cents seize jours exactement.
Et quinze secondes.
1992.
Dépanneur rue Laurier. Tu habitais en bas, j’habitais en haut.
T’étais au comptoir. Tu réglais tes achats.
J’attendais mon tour.
Je me disais : sa beauté à couper le souffle ne peut se permettre de sourire trop souvent.
Elle se doit d’éviter de sourire. Pour ne pas faire ramollir les jambes et agiter le cœur des quidams à son passage. Dix secondes dans un dépanneur. Juste assez pour ne pas me retrouver à l’urgence avec une tachycardie.
1998.
Ma cousine Évelyne. 2e rencontre. Cinq secondes. Dans une salle de réunion. Toi parmi vingt personnes. J’y suis entré pour ressortir aussitôt avec une cliente. Mais je t’ai aperçu au fond de la salle.
Comment ne pas t’apercevoir ?
Un arc-en-ciel dans le coin d’une photo en noir et blanc jaunie. Un lever de soleil dans le désert.
Je me disais : mais qu’est-ce que ange pareil fait parmi ces paumés ?
Une chance que ç a duré cinq secondes. La cécité me guettait.
2003.
Diogène.
Je rentre au boulot. Un matin de septembre. Bang. T’es là. Assise derrière un bureau.
« Allo, je m’appelle Paule, je suis la nouvelle »
16e seconde
20e seconde (…)
22e : tachycardie
24e : genoux mous
26e : eehant, leplep mya sjqseacu te usis rdpreu.
37e : (je pensais très fort être en présence non pas de celle du dépanneur et de chez Ma Cousine Évelyne, mais d’un autre lieu dont ma conscience n’a aucun souvenir)
Paule. Ma nouvelle collègue. Quoi !
Je pourrai te voir et te parler à tous les jours !
Durant des heures, des jours, des semaines.
Des mois. Des années.
Deux milles deux cents seize jours exactement.
Et quinze secondes.