vendredi 15 janvier 2010
17 novembre 2009
Alors? Est-ce-que l'on fait la fête là où tu es?!!
Les anges sont de lumière et dansent autour de ton Âme?
Je ferai de même ce soir à la lumière d'une chandelle et lèverai mon verre vers toi!
Je t'embrasse où que tu sois.
Joyeuse anniversaire toute Belle!
Yannick XXX
Les anges sont de lumière et dansent autour de ton Âme?
Je ferai de même ce soir à la lumière d'une chandelle et lèverai mon verre vers toi!
Je t'embrasse où que tu sois.
Joyeuse anniversaire toute Belle!
Yannick XXX
samedi 26 décembre 2009
Cesser les recherches
Nous avons trouvé.
Ou plutôt, il nous a trouvé.
Le roman de Paule est réapparu.
Il s'est jeté dans nos bras.
Plus de six mois après avoir jeter une bouteille à la mer.
Paule avait une telle affinité avec la mer.
Ses vagues et ses ondulations.
Son infini et son silence.
La réapparition du roman a fait l'objet d'un conte.
Un conte de Noël.
Son éventuelle publication fera l'objet d'une annonce.
Et ainsi, la rendre éternelle
Ou plutôt, il nous a trouvé.
Le roman de Paule est réapparu.
Il s'est jeté dans nos bras.
Plus de six mois après avoir jeter une bouteille à la mer.
Paule avait une telle affinité avec la mer.
Ses vagues et ses ondulations.
Son infini et son silence.
La réapparition du roman a fait l'objet d'un conte.
Un conte de Noël.
Son éventuelle publication fera l'objet d'une annonce.
Et ainsi, la rendre éternelle
Conte de Noël
C’était un soir d’hiver à l’approche du solstice. Cette période de l’année qui faisait craindre à nos aïeux que le soleil s’éteignent progressivement et disparaissent. Le jour est court. Et la nuit interminable pour celui qui ne dispose pas d’un interrupteur lui permettant de mettre en marche une lampe, une radio, un téléviseur ou tout autre truc utile pour conjurer la nuit.
C’était donc un soir d’hiver bruyant. Je marchais vers l’est sur la rue Ste-Catherine. Le froid atténuait le bruit de nos pas, de celui des voitures et de l’agitation urbaine. Même la présence des piétons emmitouflés jusqu’au oreilles semblait feutrer par le froid. Les uns marchaient vers l’est sans regarder, sans même s’apercevoir de l’existence des autres qui vont vers l’ouest. Le froid a cette qualité que l’on ne lui reconnaît pas souvent : il nous oblige à s’intérioriser, à s’enfouir au cœur de notre propre demeure.
J’étais ainsi près de mon feu, somnambule déambulant l’aorte de Montréal, quand j’entends en sourdine derrière moi : « excusez-moi, excusez-moi » ! Je n’y prête pas attention. Je ne me retourne pas. Je ne veux pas être déranger quand je suis songeur et contemplatif. Il fait froid et je veux continuer sagement de pelleter mes nuages.
La ville a le don de favoriser l’ignorance de l’existence de ton voisin. J’étais dans ma « bulle ». Ou plutôt, enfoncer dans mon scaphandre en plexiglas pare-balles. Simon a insisté : « excusez-moi, excusez-moi » en déposant cette fois sa main doucement à la hauteur de mon coude. Je me retourne. Nous nous regardons. Directement dans les yeux. Les lampadaires dessillent avec effort la nuit et créent des ombres et des reflets qui semblent accentués par le froid.
Les voitures poursuivent leurs courses. Les piétons aussi. Mais je ne me rappelle plus. Il n’y avait plus que Simon et moi. Sûrement à cause du froid.
- « Es-tu le chum de Paule » ?
- « Ou…oui »
- « Je suis Simon, un bon ami de Paule »
- (…)
Trois points de suspension. Pour un instant d’éternité. Trois points de suspension parce que j’ai le vague sentiment que nous sommes peut-être trois à nous rencontrer. Trois points de suspension parce que je remarque que Simon utilise l’indicatif présent en parlant de Paule : « Es-tu le chum de Paule » et « Je suis un bon ami ». Ça me réjouit. Moi qui n’arrive pas à conjuguer mon amour au passé et qui bute sur les temps de verbe depuis six mois, les premiers mots de Simon me séduisent.
Il fut bouleversé d’apprendre son décès. Il est ému. Visiblement, il est en deuil. Nous sommes en deuil. Nous sommes amis. Ici et maintenant. Depuis 30 secondes. Et il me raconte quelques bribes de son amitié pour Paule, quelques anecdotes qui s’échappent et se dispersent dans l’air glacé, quelques souvenirs qui font sourire. Nous aurions pu rire à l’évocation de toutes ces trop courtes histoires mais il y avait aussi, là, à ce moment, sur la rue Ste-Catherine, par un beau soir d’hiver, un moment majestueux et solennel, presque figé dans le temps. Il s’est d’ailleurs probablement arrêté. Même les voitures ont cessé de circuler et les piétons de marcher. Les commerçants n’ont rien vendu et le temps s’est pendu.
Nous nous regardions. Interloqué. Heureux et tremblant. J’étais si reconnaissant de son audace et de sa détermination. J’aurais tant pu poursuivre mon chemin s’il n’avait pas insisté. J’aurais pu quitter le bureau à 18 heures plutôt qu’à 19 heures. J’aurais pu prendre la bagnole plutôt que rentrer à pied. J’aurais pu prendre une autre rue, un autre trottoir, un autre pas. Il aurait pu faire lui même tout autre chose en un tout autre temps. Pourtant nous étions là, à échanger des mots que nous entendions à peine. Parce que nous étions plus envoûté par ce qui nous reliait profondément que par ce qui nous reliait superficiellement.
Nous étions quelques minutes auparavant de purs étrangers l’un pour l’autre. Et soudainement, dans cet air glacé du début de l’hiver, avant de le quitter, j’enveloppe Simon de mes bras. Il n’est plus un étranger. En cinq minutes, il est devenu un compagnon de deuil, un proche, un complice de mon chagrin et de mon tourment.
Nous nous reverrons bientôt. Très bientôt.
Il savait que j’étais le chum de Paule. Il a vu quelques photos où j’apparais au bras, au cou et dans les yeux de Paule. Deux ou trois photographies qui roulent et se déploient dans l’univers virtuel. Simon me dit que deux ou trois photographies ont suffi pour me reconnaître. Même l’hiver. Même la nuit. N’importe où. Ces photographies, il les regarde
Souvent depuis quelques temps. Très souvent. Il s’imprègne des images qui tanguent et se balancent, il s’abreuve des poèmes et des nouvelles qui s’étendent, des témoignages, des reproductions de toiles, des maux des endeuillés en hommage à Paule. C’est son deuil à lui aussi. Celui de son amie. Celui de son ami. Celui de la vie.
Cette rencontre est déjà un cadeau. Un bon feu dans l’âtre un soir d’hiver. Du bien au corps et à l’âme. Mais cette rencontre est beaucoup plus qu’un cadeau. Elle est un miracle. Un embrasement.
Nous nous sommes revus quelques jours plus tard bien au chaud dans un resto de la rue Mt-Royal. Avec Billie. Avec celle qu’il berçait dans ses bras 20 ans plus tôt. Billie. Vingt ans plus tard. La digne fille de Paule. C’était la rencontre qui réunissait la digne fille, le digne ami et le digne chum de Paule. Vénérable rencontre de l’authenticité et de la sublimité. Nous avons mis un quatrième couvert.
Et nous avons parlé de la vie. Et de la mort. Rien ne distinguait plus l’une de l’autre. Rien ne commençait. Rien ne se terminait. Elle était là. Sans y être. Paule est morte le 17 novembre 1963. Elle est née le 22 mai 2009. C’est comme ça. Nous avons perdu nos repères. Vivre c’est perdre. Et nous ne savons renoncer. Nous ne pouvons consentir à la perte de Paule. Pourtant, nous en faisons l’apprentissage. Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire tout ça ? Nous ne savons rien. À part notre chagrin, nous ne savons rien. Et tous les quatre, nous ne faisions pas semblant de savoir. Nous étions là. Sans rien faire d’autre que d’être. Et le miracle s’est produit.
Simon a tendu son bras vers la table voisine. Il y avait déposé deux paquets qu’il ramena vers nous. C’est précisément à ce moment que le cadeau que constitue notre rencontre s’est transformé en prodige. Simon nous remis une copie du roman perdu de Paule. Ce roman disparu que Paule avait écrit dans l’urgence dix ans plus tôt pour conjurer et exorciser la mort de sa mère. Ce roman réapparaît comme un spectre qui n’en peut plus de l’éther. Ce roman, ce récit autobiographique qui n’existait que dans notre désir de le retrouver.
Paule avait choisi de n’en conserver aucune copie. Nous en avions que le très court extrait retrouvé dans son ordinateur et le souvenir des très brefs échos qu’elle s’autorisait très rarement à divulguer. Paule a écrit ce roman avec son sang. Une hémorragie qui a duré six mois. Pour renaître. Tel le phénix. Ce n’était pas un exercice littéraire pour plaire. C’était une catharsis pour sortir de l’abysse.
Paule était discrète et peu loquace à ce sujet. Ce roman appartenait au passé dont elle s’était libérée. A quoi bon y retourner ? Simon en avait conservé une copie qu’il a retrouvée dans sa bibliothèque. Le roman, fraîchement écrit, avait fait l’objet de tentatives de publication. Simon y avait participé. Il avait pris contact avec des maisons d’éditions. À cette époque, les efforts n’ont pas porté fruit. Paule n’avait que faire d’une récolte. Elle était déjà repue de tous ces fruits dont elle s’était nourrie au fil de la rédaction. Et elle est passée à autre chose.
Nous avons tant cherché depuis l’été. Nous avons parcouru l’espace, fouillé les interstices, exploré son âme à la recherche du roman. Nous avons plongé et replongé dans toutes les boîtes et tous les sacs, étonné de ne pas le voir apparaître comme une surprise hors de son coffret. Nous le sentions pourtant. Il n’était pas loin. Mais nous dûmes abdiquer. Il semble que l’on ne va pas contre la volonté de Paule. Alors, on consent au mystère. Il devient un roman mythique dont il ne reste qu’un extrait, un écho et une fièvre. Nous sommes émus et chamboulés par cette histoire. Touchés de tant de magnificence. Et si reconnaissant de la vivre.
Qu’allons-nous faire maintenant ? À cet instant, nous sommes incapable d’aller au-delà de la page couverture. « Un taxi pour Marie-Louise ». Par Paule Pagé. Nous avons le roman de Paule et nous le tenons à distance de nos mains. Il exerce une telle force d’attraction. Et un tel mouvement de repli. De ce champ gravitationnel qui maintien les astres à une certaine distance l’une de l’autre. Qu’est-ce que Paule en pense ? Est-elle d’accord ? Ne voulait-elle pas que nous ignorions cette « fiction » ? N’allons-nous pas au-delà de sa propre volonté ?
C’est Billie qui a mis fin à notre rumination. C’est elle, la digne fille de Paule qui a eu le dernier mot : « Elle a changé d’idée… »
C’était donc un soir d’hiver bruyant. Je marchais vers l’est sur la rue Ste-Catherine. Le froid atténuait le bruit de nos pas, de celui des voitures et de l’agitation urbaine. Même la présence des piétons emmitouflés jusqu’au oreilles semblait feutrer par le froid. Les uns marchaient vers l’est sans regarder, sans même s’apercevoir de l’existence des autres qui vont vers l’ouest. Le froid a cette qualité que l’on ne lui reconnaît pas souvent : il nous oblige à s’intérioriser, à s’enfouir au cœur de notre propre demeure.
J’étais ainsi près de mon feu, somnambule déambulant l’aorte de Montréal, quand j’entends en sourdine derrière moi : « excusez-moi, excusez-moi » ! Je n’y prête pas attention. Je ne me retourne pas. Je ne veux pas être déranger quand je suis songeur et contemplatif. Il fait froid et je veux continuer sagement de pelleter mes nuages.
La ville a le don de favoriser l’ignorance de l’existence de ton voisin. J’étais dans ma « bulle ». Ou plutôt, enfoncer dans mon scaphandre en plexiglas pare-balles. Simon a insisté : « excusez-moi, excusez-moi » en déposant cette fois sa main doucement à la hauteur de mon coude. Je me retourne. Nous nous regardons. Directement dans les yeux. Les lampadaires dessillent avec effort la nuit et créent des ombres et des reflets qui semblent accentués par le froid.
Les voitures poursuivent leurs courses. Les piétons aussi. Mais je ne me rappelle plus. Il n’y avait plus que Simon et moi. Sûrement à cause du froid.
- « Es-tu le chum de Paule » ?
- « Ou…oui »
- « Je suis Simon, un bon ami de Paule »
- (…)
Trois points de suspension. Pour un instant d’éternité. Trois points de suspension parce que j’ai le vague sentiment que nous sommes peut-être trois à nous rencontrer. Trois points de suspension parce que je remarque que Simon utilise l’indicatif présent en parlant de Paule : « Es-tu le chum de Paule » et « Je suis un bon ami ». Ça me réjouit. Moi qui n’arrive pas à conjuguer mon amour au passé et qui bute sur les temps de verbe depuis six mois, les premiers mots de Simon me séduisent.
Il fut bouleversé d’apprendre son décès. Il est ému. Visiblement, il est en deuil. Nous sommes en deuil. Nous sommes amis. Ici et maintenant. Depuis 30 secondes. Et il me raconte quelques bribes de son amitié pour Paule, quelques anecdotes qui s’échappent et se dispersent dans l’air glacé, quelques souvenirs qui font sourire. Nous aurions pu rire à l’évocation de toutes ces trop courtes histoires mais il y avait aussi, là, à ce moment, sur la rue Ste-Catherine, par un beau soir d’hiver, un moment majestueux et solennel, presque figé dans le temps. Il s’est d’ailleurs probablement arrêté. Même les voitures ont cessé de circuler et les piétons de marcher. Les commerçants n’ont rien vendu et le temps s’est pendu.
Nous nous regardions. Interloqué. Heureux et tremblant. J’étais si reconnaissant de son audace et de sa détermination. J’aurais tant pu poursuivre mon chemin s’il n’avait pas insisté. J’aurais pu quitter le bureau à 18 heures plutôt qu’à 19 heures. J’aurais pu prendre la bagnole plutôt que rentrer à pied. J’aurais pu prendre une autre rue, un autre trottoir, un autre pas. Il aurait pu faire lui même tout autre chose en un tout autre temps. Pourtant nous étions là, à échanger des mots que nous entendions à peine. Parce que nous étions plus envoûté par ce qui nous reliait profondément que par ce qui nous reliait superficiellement.
Nous étions quelques minutes auparavant de purs étrangers l’un pour l’autre. Et soudainement, dans cet air glacé du début de l’hiver, avant de le quitter, j’enveloppe Simon de mes bras. Il n’est plus un étranger. En cinq minutes, il est devenu un compagnon de deuil, un proche, un complice de mon chagrin et de mon tourment.
Nous nous reverrons bientôt. Très bientôt.
Il savait que j’étais le chum de Paule. Il a vu quelques photos où j’apparais au bras, au cou et dans les yeux de Paule. Deux ou trois photographies qui roulent et se déploient dans l’univers virtuel. Simon me dit que deux ou trois photographies ont suffi pour me reconnaître. Même l’hiver. Même la nuit. N’importe où. Ces photographies, il les regarde
Souvent depuis quelques temps. Très souvent. Il s’imprègne des images qui tanguent et se balancent, il s’abreuve des poèmes et des nouvelles qui s’étendent, des témoignages, des reproductions de toiles, des maux des endeuillés en hommage à Paule. C’est son deuil à lui aussi. Celui de son amie. Celui de son ami. Celui de la vie.
Cette rencontre est déjà un cadeau. Un bon feu dans l’âtre un soir d’hiver. Du bien au corps et à l’âme. Mais cette rencontre est beaucoup plus qu’un cadeau. Elle est un miracle. Un embrasement.
Nous nous sommes revus quelques jours plus tard bien au chaud dans un resto de la rue Mt-Royal. Avec Billie. Avec celle qu’il berçait dans ses bras 20 ans plus tôt. Billie. Vingt ans plus tard. La digne fille de Paule. C’était la rencontre qui réunissait la digne fille, le digne ami et le digne chum de Paule. Vénérable rencontre de l’authenticité et de la sublimité. Nous avons mis un quatrième couvert.
Et nous avons parlé de la vie. Et de la mort. Rien ne distinguait plus l’une de l’autre. Rien ne commençait. Rien ne se terminait. Elle était là. Sans y être. Paule est morte le 17 novembre 1963. Elle est née le 22 mai 2009. C’est comme ça. Nous avons perdu nos repères. Vivre c’est perdre. Et nous ne savons renoncer. Nous ne pouvons consentir à la perte de Paule. Pourtant, nous en faisons l’apprentissage. Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire tout ça ? Nous ne savons rien. À part notre chagrin, nous ne savons rien. Et tous les quatre, nous ne faisions pas semblant de savoir. Nous étions là. Sans rien faire d’autre que d’être. Et le miracle s’est produit.
Simon a tendu son bras vers la table voisine. Il y avait déposé deux paquets qu’il ramena vers nous. C’est précisément à ce moment que le cadeau que constitue notre rencontre s’est transformé en prodige. Simon nous remis une copie du roman perdu de Paule. Ce roman disparu que Paule avait écrit dans l’urgence dix ans plus tôt pour conjurer et exorciser la mort de sa mère. Ce roman réapparaît comme un spectre qui n’en peut plus de l’éther. Ce roman, ce récit autobiographique qui n’existait que dans notre désir de le retrouver.
Paule avait choisi de n’en conserver aucune copie. Nous en avions que le très court extrait retrouvé dans son ordinateur et le souvenir des très brefs échos qu’elle s’autorisait très rarement à divulguer. Paule a écrit ce roman avec son sang. Une hémorragie qui a duré six mois. Pour renaître. Tel le phénix. Ce n’était pas un exercice littéraire pour plaire. C’était une catharsis pour sortir de l’abysse.
Paule était discrète et peu loquace à ce sujet. Ce roman appartenait au passé dont elle s’était libérée. A quoi bon y retourner ? Simon en avait conservé une copie qu’il a retrouvée dans sa bibliothèque. Le roman, fraîchement écrit, avait fait l’objet de tentatives de publication. Simon y avait participé. Il avait pris contact avec des maisons d’éditions. À cette époque, les efforts n’ont pas porté fruit. Paule n’avait que faire d’une récolte. Elle était déjà repue de tous ces fruits dont elle s’était nourrie au fil de la rédaction. Et elle est passée à autre chose.
Nous avons tant cherché depuis l’été. Nous avons parcouru l’espace, fouillé les interstices, exploré son âme à la recherche du roman. Nous avons plongé et replongé dans toutes les boîtes et tous les sacs, étonné de ne pas le voir apparaître comme une surprise hors de son coffret. Nous le sentions pourtant. Il n’était pas loin. Mais nous dûmes abdiquer. Il semble que l’on ne va pas contre la volonté de Paule. Alors, on consent au mystère. Il devient un roman mythique dont il ne reste qu’un extrait, un écho et une fièvre. Nous sommes émus et chamboulés par cette histoire. Touchés de tant de magnificence. Et si reconnaissant de la vivre.
Qu’allons-nous faire maintenant ? À cet instant, nous sommes incapable d’aller au-delà de la page couverture. « Un taxi pour Marie-Louise ». Par Paule Pagé. Nous avons le roman de Paule et nous le tenons à distance de nos mains. Il exerce une telle force d’attraction. Et un tel mouvement de repli. De ce champ gravitationnel qui maintien les astres à une certaine distance l’une de l’autre. Qu’est-ce que Paule en pense ? Est-elle d’accord ? Ne voulait-elle pas que nous ignorions cette « fiction » ? N’allons-nous pas au-delà de sa propre volonté ?
C’est Billie qui a mis fin à notre rumination. C’est elle, la digne fille de Paule qui a eu le dernier mot : « Elle a changé d’idée… »
Décembre 2009
Mon beau Minoue
T’es partout
Comme une poupée vaudou
Tu attrapes tout
Tu fais tout
Tu passes partout
T’en fais beaucoup
Je me demande même si j’y suis pour quelque chose
Je marche et rien ne s’oppose
Mon âme en métamorphose
Te sens ici, là, maintenant, sans pause
Je ne suis plus morose
Et ce n’est pas une psychose
Je suppose
Je me sors doucement de la boue
Maintenant je me tiens mieux debout
Du coup, je te vois au-dessous
Je te regarde ci-dessous
Et comme le hibou
(et comme toi mon minoue)
La nuit est dorénavant un rendez-vous
Je cherche dans cette prose
Ton corps en symbiose
Qui me manque, qui me manque, j’ankylose
Et je trouve maintenant ce qui dans mon cœur explose
C’est que chaque jour tu composes
Un hymne grandiose
À la vie dont tu es virtuose
T’es partout
Comme une poupée vaudou
Tu attrapes tout
Tu fais tout
Tu passes partout
T’en fais beaucoup
Je me demande même si j’y suis pour quelque chose
Je marche et rien ne s’oppose
Mon âme en métamorphose
Te sens ici, là, maintenant, sans pause
Je ne suis plus morose
Et ce n’est pas une psychose
Je suppose
Je me sors doucement de la boue
Maintenant je me tiens mieux debout
Du coup, je te vois au-dessous
Je te regarde ci-dessous
Et comme le hibou
(et comme toi mon minoue)
La nuit est dorénavant un rendez-vous
Je cherche dans cette prose
Ton corps en symbiose
Qui me manque, qui me manque, j’ankylose
Et je trouve maintenant ce qui dans mon cœur explose
C’est que chaque jour tu composes
Un hymne grandiose
À la vie dont tu es virtuose
mardi 17 novembre 2009
Ma toute douce
Conduis-moi dans tes plaines battues de tous les vents
où d’âpres monastères ensevelissent entre leurs murs,
comme dans un linceul, des vies qui n’ont pas vécu…
Fais, Paule, que le temps de mon enfance ressuscite dans mon cœur
Fais qu’il me soit permis de veiller jusqu’à l’heure où j’enfanterai de ma propre mort
Plein d’échos comme dans un jardin ou comme un voyageur qui revient de loin
Fais, Paule, que je sois un homme véritable
Donne-moi une nuit profonde, infinie
Où j’irai plus loin qu’on ait jamais été
Donne-moi une nuit où tout s’épanouit
Et que cette nuit soit odorante comme la lavande
Et légère comme le souffle des vents
Et joyeuse comme toi
lundi 16 novembre 2009
dimanche 15 novembre 2009
17 novembre
17 novembre
Je n’ai jamais su quoi t’offrir pour ton anniversaire.
L’arrivée du mois de novembre marquait toujours le début d’un doux tumulte dans mon esprit : mais qu’est-ce qui pourrait être à la hauteur de Paule ?
Qu’est-ce qui lui ferait savoir l’ampleur de ce qu’elle représente pour moi ?
L’ampleur de ma reconnaissance pour son amour ?
En d’autres mots, qu’est ce qui la rendrait heureuse tout en soulignant son anniversaire de naissance ?
Le doux tumulte se transformait en tempête à l’approche de la date fatidique.
En dehors de la lune, tout le reste auquel je songeais n’était que pacotille et demi mesure.
On offre pas à Paule un demi cadeau.
Pas de côssins en caoutchouc, en plastique, en fer ou même en or.
Ça c’est pour la vie de tous les jours.
Le 17 novembre c’est autre chose.
Paule est née ce jour là.
Il n’y a rien de commercial là dedans.
Le tumulte était viscéral.
Les jours ne font que passer. Éphémères.
Mais son anniversaire est éternel.
L’inverse d’une chimère.
Je le sais maintenant.
Car je vis encore aujourd’hui ce tumulte.
Les premiers jours de novembre ont ramené encore une fois cette question : comment lui dire, quoi lui donner pour que l’espace d’un instant son corps entier sache que je l’aime.
Pour que tout se libère, pour qu’elle n’ait plus mal, qu’elle sache qu’elle n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais seule.
Qu’il n’y a que l’amour qui « règne sur la terre comme au ciel ».
Je le sais maintenant. Elle me l’a appris.
Peut-être que je n’avais pas à chercher plus loin que le bout de mon nez.
Peut-être que j’étais moi-même ce cadeau que je cherchais tant en dehors de moi.
Parce ce que je suis moi-même une prison et que je n’ai de quête que celle de m’évader.
Ou au moins ouvrir une fenêtre.
À chaque fois que je sciais un barreau de ma prison, je nous offrais le plus beau des cadeaux. C’est quand j’étais un peu plus libre de moi-même que tu recevais ce cadeau qui te rendait heureuse.
J’en ai passé du temps avec la lime que tu m’as prêté.
Je te vois encore, émue, quand un barreau cédait. Quand mon château de cartes qui tenait par la peau des fesses s’écroulait. Quand je déconstruisais mes chimères.
Ce n’est pas autrement que l’on apprend à aimer.
Il n’y avait pas plus beau cadeau pour toi.
Je sais que tu me pardonnes d’avoir résister, de ne pas avoir facilement lâcher prise.
J’ai été parfait que tu m’as dis l’autre jour.
Disons que j’étais plutôt slow dans le maniement de la lime.
Aujourd’hui, je dispose d’une scie à fer.
La lame est de qualité et ça ne me fait pas grincer des dents.
Je peux maintenant glisser mon corps hors des barreaux qui me retiennent en dedans.
Tu ne m’as pas seulement donné une scie à fer mon amour. J’ai un tel coffre d’outil que même mon voisin en est jaloux.
J’en suis encore à la démolition et quelques menus travaux de rénovation pour l’instant mais j’apprends progressivement le métier de menuisier.
J’aurai mes cartes de compétences un de ces jours.
Je suis si heureux d’être ton apprenti.
Dans le fond, je me sens en dette.
Tu as toujours été un tel cadeau pour moi.
Et j’ai l’impression de n’avoir su que t’offrir le bruit et la poussière du métal contre la lime.
Du bruit et de la poussière.
Dérisoire résidus d’un être qui cherche à se libérer de la peur et apprendre à aimer.
Je suis un élève récalcitrant ma belle. Mais tu as toujours eu un faible pour les grands garnements.
J’ai tant de chance.
En ce jour anniversaire qui toujours reviendra, je sais ce que je t’offrirai dorénavant.
Un barreau en moins.
Un barreau en moins, c’est de l’horizon en plus.
Et la peur dans son coin, quittera la maison devenue vétuste.
Et comme l’autre Jacques, je ferai un « domaine où l’amour sera roi, l’amour sera loi et tu seras reine ».
Mais contrairement à lui, tu ne m’as jamais quitté.
Et tu m’apportes toujours des cadeaux impérissables qui sont plus que des bonbons…
Je n’ai jamais su quoi t’offrir pour ton anniversaire.
L’arrivée du mois de novembre marquait toujours le début d’un doux tumulte dans mon esprit : mais qu’est-ce qui pourrait être à la hauteur de Paule ?
Qu’est-ce qui lui ferait savoir l’ampleur de ce qu’elle représente pour moi ?
L’ampleur de ma reconnaissance pour son amour ?
En d’autres mots, qu’est ce qui la rendrait heureuse tout en soulignant son anniversaire de naissance ?
Le doux tumulte se transformait en tempête à l’approche de la date fatidique.
En dehors de la lune, tout le reste auquel je songeais n’était que pacotille et demi mesure.
On offre pas à Paule un demi cadeau.
Pas de côssins en caoutchouc, en plastique, en fer ou même en or.
Ça c’est pour la vie de tous les jours.
Le 17 novembre c’est autre chose.
Paule est née ce jour là.
Il n’y a rien de commercial là dedans.
Le tumulte était viscéral.
Les jours ne font que passer. Éphémères.
Mais son anniversaire est éternel.
L’inverse d’une chimère.
Je le sais maintenant.
Car je vis encore aujourd’hui ce tumulte.
Les premiers jours de novembre ont ramené encore une fois cette question : comment lui dire, quoi lui donner pour que l’espace d’un instant son corps entier sache que je l’aime.
Pour que tout se libère, pour qu’elle n’ait plus mal, qu’elle sache qu’elle n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais seule.
Qu’il n’y a que l’amour qui « règne sur la terre comme au ciel ».
Je le sais maintenant. Elle me l’a appris.
Peut-être que je n’avais pas à chercher plus loin que le bout de mon nez.
Peut-être que j’étais moi-même ce cadeau que je cherchais tant en dehors de moi.
Parce ce que je suis moi-même une prison et que je n’ai de quête que celle de m’évader.
Ou au moins ouvrir une fenêtre.
À chaque fois que je sciais un barreau de ma prison, je nous offrais le plus beau des cadeaux. C’est quand j’étais un peu plus libre de moi-même que tu recevais ce cadeau qui te rendait heureuse.
J’en ai passé du temps avec la lime que tu m’as prêté.
Je te vois encore, émue, quand un barreau cédait. Quand mon château de cartes qui tenait par la peau des fesses s’écroulait. Quand je déconstruisais mes chimères.
Ce n’est pas autrement que l’on apprend à aimer.
Il n’y avait pas plus beau cadeau pour toi.
Je sais que tu me pardonnes d’avoir résister, de ne pas avoir facilement lâcher prise.
J’ai été parfait que tu m’as dis l’autre jour.
Disons que j’étais plutôt slow dans le maniement de la lime.
Aujourd’hui, je dispose d’une scie à fer.
La lame est de qualité et ça ne me fait pas grincer des dents.
Je peux maintenant glisser mon corps hors des barreaux qui me retiennent en dedans.
Tu ne m’as pas seulement donné une scie à fer mon amour. J’ai un tel coffre d’outil que même mon voisin en est jaloux.
J’en suis encore à la démolition et quelques menus travaux de rénovation pour l’instant mais j’apprends progressivement le métier de menuisier.
J’aurai mes cartes de compétences un de ces jours.
Je suis si heureux d’être ton apprenti.
Dans le fond, je me sens en dette.
Tu as toujours été un tel cadeau pour moi.
Et j’ai l’impression de n’avoir su que t’offrir le bruit et la poussière du métal contre la lime.
Du bruit et de la poussière.
Dérisoire résidus d’un être qui cherche à se libérer de la peur et apprendre à aimer.
Je suis un élève récalcitrant ma belle. Mais tu as toujours eu un faible pour les grands garnements.
J’ai tant de chance.
En ce jour anniversaire qui toujours reviendra, je sais ce que je t’offrirai dorénavant.
Un barreau en moins.
Un barreau en moins, c’est de l’horizon en plus.
Et la peur dans son coin, quittera la maison devenue vétuste.
Et comme l’autre Jacques, je ferai un « domaine où l’amour sera roi, l’amour sera loi et tu seras reine ».
Mais contrairement à lui, tu ne m’as jamais quitté.
Et tu m’apportes toujours des cadeaux impérissables qui sont plus que des bonbons…
lundi 2 novembre 2009
Salut Paule
J'aurais l'goût de t'chanter une p'tite symphonie en Paule majeur. Mozart, Ravel, Superman...J'aurais encore l'air un peu con, mais c'est pas grave parce que tu me donnerais un de tes rires bien franc..!!..
Paule la rieuse. Paule qui aimait plaire mais sans compromis.
Paule l'authentique. Paule qui assume ses idées même si ça fait pas notre affaire...ils l'ont pas eu ton vote! Paule sans détour. Paule l'artiste, qu'est-ce que t'en penses qu'un tableau d'ta toilette se r'trouve dans ma cuisine...oui oui ça te fait marer mais moi ça m'honores, yé beau ton tableau!
Paule la mère fière. Paule qui a su rendre son Jacques fou d'amour et qui s'est bien foutue de nous avec ses fausses histoires! Paule l'attentionnée. Paule la curieuse. Paule l'attachante. Paule que tout le monde jalousait un peu!
T'es assise sur le futon bleu du bureau...on jase!...
Salut Paule
xxx
Martin
Paule la rieuse. Paule qui aimait plaire mais sans compromis.
Paule l'authentique. Paule qui assume ses idées même si ça fait pas notre affaire...ils l'ont pas eu ton vote! Paule sans détour. Paule l'artiste, qu'est-ce que t'en penses qu'un tableau d'ta toilette se r'trouve dans ma cuisine...oui oui ça te fait marer mais moi ça m'honores, yé beau ton tableau!
Paule la mère fière. Paule qui a su rendre son Jacques fou d'amour et qui s'est bien foutue de nous avec ses fausses histoires! Paule l'attentionnée. Paule la curieuse. Paule l'attachante. Paule que tout le monde jalousait un peu!
T'es assise sur le futon bleu du bureau...on jase!...
Salut Paule
xxx
Martin
samedi 10 octobre 2009
10 octobre
La lumière saigne.
Elle commence à respirer.
À parler.
Tu sais quoi mon amour ?
Je t’aime.
Encore mieux maintenant.
Je tombe.
Comme un caillou.
Sous l’ouragan.
Dans un tourbillon.
Renaissant encore.
D’une douce brume matinale.
Tu sais quoi mon amour ?
Je t’aime.
De ce corps plus vieux de tout ce temps.
Je tombe.
J’aimerais tant te tenir dans mes bras.
J’embrasse la terre.
Et je dirai à tout ceux que j’aime.
Que je les aime tant.
Petite lumière qui brille.
Petite lumière qui les guide vers moi.
Mon visage est illuminé
Ils me trouveront.
Chevauchant un cheval blanc.
Libéré de tout repère.
Laissez-moi être.
Sans défense
Laissez-moi être.
Sans obéissance.
En vacances.
Je me réveillerai.
Au moindre bruit.
Au son des mouettes poursuivant le navire.
Je ne peux garder les yeux ouverts.
Sans que mon être entier chavire.
J’écouterai ta voix.
Seulement la tienne.
Me racontant ta mémoire.
Ton épopée intemporelle.
Car je ne veux me satisfaire de ma propre imagination.
Ton souffle est chaud mon amour.
Il me ramène à la maison.
Dans ce tournesol en fleur.
Lourd de chacun de nous.
Il m’entraîne.
Encore plus loin.
Encore plus profond.
Sans défense.
Entends-tu mes divagations et mes balivernes ?
Entends-tu ce que je ne dis pas mon amour ?
Regarde l’horloge.
Les aiguilles marquent le temps en tournant en rond.
Suis-je toujours à la maison ?
Je crois y être mais je n’y suis pas.
M’entends-tu ?
Me sens-tu ?
Je suis dans cette pièce, ici avec toi.
Entends-tu mes sottises ?
Entends-tu ma chanson ?
Je veux te dire pourtant.
Tant te dire.
Ce qui arrive.
Il y a un fantôme dans notre maison.
Qui me regarde.
Pourtant je n’y suis pas.
Je n’y suis plus.
Je n’y ai jamais été.
M’entends-tu ?
Entends-tu toutes mes âneries ?
M’as-tu vu entrer ?
Tu ne me verras pas sortir.
Mon amour. Mon phare.
Je te connais enfin.
Te reconnais.
Dans mon propre miroir.
Ce lieu de rencontre.
De tous les carrefours.
Du présent.
Et de l’éternel lendemain.
Jamais dire adieu.
À cette part de moi qui est en toi.
À cette part de toi qui est en moi.
Laissons-nous être mon bel amour.
Ce moment hors du temps.
Qui n’appartient à personne d’autre.
Qui n’appartient qu’à toi, à moi et à Billie.
Il y a une nouvelle ligne dans la paume de ma main.
Celle que tu as écrite.
Jamais dire adieu.
Car il y a de la poésie au creux de ma main.
Jamais dire adieu.
Laissons-nous être mon amour.
Laissons-nous être.
Elle commence à respirer.
À parler.
Tu sais quoi mon amour ?
Je t’aime.
Encore mieux maintenant.
Je tombe.
Comme un caillou.
Sous l’ouragan.
Dans un tourbillon.
Renaissant encore.
D’une douce brume matinale.
Tu sais quoi mon amour ?
Je t’aime.
De ce corps plus vieux de tout ce temps.
Je tombe.
J’aimerais tant te tenir dans mes bras.
J’embrasse la terre.
Et je dirai à tout ceux que j’aime.
Que je les aime tant.
Petite lumière qui brille.
Petite lumière qui les guide vers moi.
Mon visage est illuminé
Ils me trouveront.
Chevauchant un cheval blanc.
Libéré de tout repère.
Laissez-moi être.
Sans défense
Laissez-moi être.
Sans obéissance.
En vacances.
Je me réveillerai.
Au moindre bruit.
Au son des mouettes poursuivant le navire.
Je ne peux garder les yeux ouverts.
Sans que mon être entier chavire.
J’écouterai ta voix.
Seulement la tienne.
Me racontant ta mémoire.
Ton épopée intemporelle.
Car je ne veux me satisfaire de ma propre imagination.
Ton souffle est chaud mon amour.
Il me ramène à la maison.
Dans ce tournesol en fleur.
Lourd de chacun de nous.
Il m’entraîne.
Encore plus loin.
Encore plus profond.
Sans défense.
Entends-tu mes divagations et mes balivernes ?
Entends-tu ce que je ne dis pas mon amour ?
Regarde l’horloge.
Les aiguilles marquent le temps en tournant en rond.
Suis-je toujours à la maison ?
Je crois y être mais je n’y suis pas.
M’entends-tu ?
Me sens-tu ?
Je suis dans cette pièce, ici avec toi.
Entends-tu mes sottises ?
Entends-tu ma chanson ?
Je veux te dire pourtant.
Tant te dire.
Ce qui arrive.
Il y a un fantôme dans notre maison.
Qui me regarde.
Pourtant je n’y suis pas.
Je n’y suis plus.
Je n’y ai jamais été.
M’entends-tu ?
Entends-tu toutes mes âneries ?
M’as-tu vu entrer ?
Tu ne me verras pas sortir.
Mon amour. Mon phare.
Je te connais enfin.
Te reconnais.
Dans mon propre miroir.
Ce lieu de rencontre.
De tous les carrefours.
Du présent.
Et de l’éternel lendemain.
Jamais dire adieu.
À cette part de moi qui est en toi.
À cette part de toi qui est en moi.
Laissons-nous être mon bel amour.
Ce moment hors du temps.
Qui n’appartient à personne d’autre.
Qui n’appartient qu’à toi, à moi et à Billie.
Il y a une nouvelle ligne dans la paume de ma main.
Celle que tu as écrite.
Jamais dire adieu.
Car il y a de la poésie au creux de ma main.
Jamais dire adieu.
Laissons-nous être mon amour.
Laissons-nous être.
8 octobre
Mon bel amour.
Je me demandais la semaine dernière si je survivrais à ton départ.
J’étais envahi d’un tel cafard, un état d’esprit d’une telle lourdeur.
Et d’une telle morosité.
Et il pleuvait. Les feuilles tombaient.
J’ai cru que j’étais pour choir moi aussi sur la terre froide et humide.
Une telle peine m’habitait, m’envahissait.
À tout instant.
En tout lieux.
Je réussissais, tel un héros des grandes épopées classiques, à me créer une « bulle » pour passer à travers.
Pour faire ce que je m’étais engagé à faire : respecter un rendez-vous, retourner les messages, donner un cours, faire les courses.
Quand je ressortais de cette bulle d’eau si éphémère et fragile, je replongeais dans un océan d’eau salée : dans ces larmes qui coulent parce que tu es là dans mon esprit si vivante et souriante, parce que la pluie tombe en silence et que tu ne chausseras pas tes bottes d’eau pour sortir fumer une clope sous le gazebo, parce que j’entends la joie et le bonheur des gens à la radio qui réagissent à la victoire des canadiens ou de Rio qui hérite des jeux olympiques.
Je te pleure mon amour.
Encore.
Je me pleure aussi mon amour.
Je ne me sens pas en sevrage de toi, je me sens victime d’un cambriolage.
Dieu est un voleur.
Il m’a mis au chômage.
Je n’ai plus d’ouvrage.
Je n’ai plus de chefs-d’œuvre.
Donc plus de valeur.
Et je pleure l’ampleur de ma douleur.
Je suis devenu chômeur et un piètre rimeur.
Mon bel amour, pour toujours.
Mon chemin s’est enrichi et embelli de toi.
Je voudrais tant encore que tu me prennes par la main.
Et redevenir ce gamin que tu savais faire naître en un tournemain.
Je me demandais la semaine dernière si je survivrais à ton départ.
J’étais envahi d’un tel cafard, un état d’esprit d’une telle lourdeur.
Et d’une telle morosité.
Et il pleuvait. Les feuilles tombaient.
J’ai cru que j’étais pour choir moi aussi sur la terre froide et humide.
Une telle peine m’habitait, m’envahissait.
À tout instant.
En tout lieux.
Je réussissais, tel un héros des grandes épopées classiques, à me créer une « bulle » pour passer à travers.
Pour faire ce que je m’étais engagé à faire : respecter un rendez-vous, retourner les messages, donner un cours, faire les courses.
Quand je ressortais de cette bulle d’eau si éphémère et fragile, je replongeais dans un océan d’eau salée : dans ces larmes qui coulent parce que tu es là dans mon esprit si vivante et souriante, parce que la pluie tombe en silence et que tu ne chausseras pas tes bottes d’eau pour sortir fumer une clope sous le gazebo, parce que j’entends la joie et le bonheur des gens à la radio qui réagissent à la victoire des canadiens ou de Rio qui hérite des jeux olympiques.
Je te pleure mon amour.
Encore.
Je me pleure aussi mon amour.
Je ne me sens pas en sevrage de toi, je me sens victime d’un cambriolage.
Dieu est un voleur.
Il m’a mis au chômage.
Je n’ai plus d’ouvrage.
Je n’ai plus de chefs-d’œuvre.
Donc plus de valeur.
Et je pleure l’ampleur de ma douleur.
Je suis devenu chômeur et un piètre rimeur.
Mon bel amour, pour toujours.
Mon chemin s’est enrichi et embelli de toi.
Je voudrais tant encore que tu me prennes par la main.
Et redevenir ce gamin que tu savais faire naître en un tournemain.
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