mardi 21 juillet 2009
21 juillet
« J’ai planté un chêne au bout de mon champ »
Une magnifique mise en scène pour défier le temps.
Lors de mes promenades dans le boisé derrière la maison de Serge, je remarquai un chêne rouge. Une essence noble qui cherche à survivre sur un bout de terre ingrate, à cheval sur un sentier, se disputant l’espace, les nutriments et le soleil avec mille voisins avides.
Du haut de son mètre et quart, il cherche à croître à l’écart de la clôture métallique du centre de détention des femmes. Il s’est enraciné au pied de la clôture et pousse obliquement vers la liberté.
Hors les murs de la prison.
Il a sûrement quelques racines dans l’enceinte de l’institution, mais tout ce qui est visible s’en éloigne.
Le jeune chêne se déploie en dépit des obstacles, du mieux qu’il peut, en cherchant un peu d’air et un rayon de soleil.
J’ai décidé de l’arracher à l’ingratitude de son enfance.
Ce chêne est si vaillant.
Et inspirant.
Je le saluai une semaine durant, au petit matin, dans ce silence fragile des hommes encore endormis.
Hier, avec ma pelle et l’enthousiasme de mon frère, nous l’avons retiré de son pénible environnement pour le transplanter dans un vaste espace paisible, ensoleillé à distance respectueuse de nobles compagnons.
Dans un environnement où le soleil se couche à l’horizon, où le vent agite même les courts brins d’herbe, où les champs en fleurs laissent passer les chevaux, les moutons ou les ratons.
Le choc fut nécessairement brutal. Inévitable.
Même si rien n’en paraissait.
À peine quelques feuilles (les jeunes pousses du haut) ont manifesté ce rude coup que représente le déracinement et l’exil.
Je me permets de croire que, sans mon intervention, malgré sa vaillance, ce noble chêne n’aurait pu être cet arbre au bout de mon champ.
Ce chêne qui un jour protègera du soleil le pique-nique des grands ou qui soutiendra une balançoire pour les petits enfants de Martin et Catherine.
Il est déjà prodigieux qu’il ait pu sortir de prison. Qu’il ait pu croître en dépit des coups des randonneurs ou du vent qui usait sa délicate et tendre écorce sur la clôture « frost ».
Peut-on dire qu’il était déjà affaibli, malade, sans force par tant de revers ?
Ou fut-il renforcé par tant de détermination !
Que fera-t-il de sa mémoire ?
De sa lutte pour sa survie dès le jour où un gland a trouvé racine, jusqu’à celui d’une « retraite anticipée » au bout de mon champ.
Peut-être s’ennuiera t-il de sa clôture, des randonneurs et de ses envahissants voisins.
Peut-être que le combat pour se faire une petite place dans la nature vaut mille fois la prairie et un horizon sans fin au bout de mon champ.
J’en ai décidé autrement.
Je demande pardon à ce chêne rouge.
Je rends hommage à son combat si brave et inspirant.
J’assume la responsabilité de sa retraite anticipée au bout de mon champ.
J’espère qu’il se déploiera sans entraves.
Que ses branches monteront au ciel, que ses racines plongeront dans les entrailles de la terre et que les enfants de Ludwig et d’Alice se construiront une cabane sur ses solides branches d’où ils pourront admirer le coucher de soleil ou les chenilles qui trouvent refuge sous ses larges feuilles.
Une magnifique mise en scène pour défier le temps.
Lors de mes promenades dans le boisé derrière la maison de Serge, je remarquai un chêne rouge. Une essence noble qui cherche à survivre sur un bout de terre ingrate, à cheval sur un sentier, se disputant l’espace, les nutriments et le soleil avec mille voisins avides.
Du haut de son mètre et quart, il cherche à croître à l’écart de la clôture métallique du centre de détention des femmes. Il s’est enraciné au pied de la clôture et pousse obliquement vers la liberté.
Hors les murs de la prison.
Il a sûrement quelques racines dans l’enceinte de l’institution, mais tout ce qui est visible s’en éloigne.
Le jeune chêne se déploie en dépit des obstacles, du mieux qu’il peut, en cherchant un peu d’air et un rayon de soleil.
J’ai décidé de l’arracher à l’ingratitude de son enfance.
Ce chêne est si vaillant.
Et inspirant.
Je le saluai une semaine durant, au petit matin, dans ce silence fragile des hommes encore endormis.
Hier, avec ma pelle et l’enthousiasme de mon frère, nous l’avons retiré de son pénible environnement pour le transplanter dans un vaste espace paisible, ensoleillé à distance respectueuse de nobles compagnons.
Dans un environnement où le soleil se couche à l’horizon, où le vent agite même les courts brins d’herbe, où les champs en fleurs laissent passer les chevaux, les moutons ou les ratons.
Le choc fut nécessairement brutal. Inévitable.
Même si rien n’en paraissait.
À peine quelques feuilles (les jeunes pousses du haut) ont manifesté ce rude coup que représente le déracinement et l’exil.
Je me permets de croire que, sans mon intervention, malgré sa vaillance, ce noble chêne n’aurait pu être cet arbre au bout de mon champ.
Ce chêne qui un jour protègera du soleil le pique-nique des grands ou qui soutiendra une balançoire pour les petits enfants de Martin et Catherine.
Il est déjà prodigieux qu’il ait pu sortir de prison. Qu’il ait pu croître en dépit des coups des randonneurs ou du vent qui usait sa délicate et tendre écorce sur la clôture « frost ».
Peut-on dire qu’il était déjà affaibli, malade, sans force par tant de revers ?
Ou fut-il renforcé par tant de détermination !
Que fera-t-il de sa mémoire ?
De sa lutte pour sa survie dès le jour où un gland a trouvé racine, jusqu’à celui d’une « retraite anticipée » au bout de mon champ.
Peut-être s’ennuiera t-il de sa clôture, des randonneurs et de ses envahissants voisins.
Peut-être que le combat pour se faire une petite place dans la nature vaut mille fois la prairie et un horizon sans fin au bout de mon champ.
J’en ai décidé autrement.
Je demande pardon à ce chêne rouge.
Je rends hommage à son combat si brave et inspirant.
J’assume la responsabilité de sa retraite anticipée au bout de mon champ.
J’espère qu’il se déploiera sans entraves.
Que ses branches monteront au ciel, que ses racines plongeront dans les entrailles de la terre et que les enfants de Ludwig et d’Alice se construiront une cabane sur ses solides branches d’où ils pourront admirer le coucher de soleil ou les chenilles qui trouvent refuge sous ses larges feuilles.
21 juillet
je viens d'apprendre ton décès, J'étais à la rue des femmes et je vois ta photo sur le bureau de la secrétaire....avec à côté des mots...je le prend en me disant " ah elle fait un autre vernissage" je vois les dates 1963-2009....je ne comprend pas ce qui se passe, impossible.
Notre dernier coucou facebook remonte à plusieurs mois déjà...combien de café remis à plus tard, dans le tourbillon des choses à faire......je regrette, c'est terrible comme sentiment.
Tellement de choses partagé ensemble , toi ma collègue devenue une amie, une confidente.
Ma Barley d'Amour , on t'appelais comme cela Valérie et moi , le nom était sortie durant un délire à la rue des femmes , délire inspirée par une soupe à l'orge..( on a tellement rie ensemble)..ton surnom est né ce jour et est restée....Ma Barley.
Moi je t'aime tellement .
On a rit comme des folles ....j'arrive plus à t'écrire, les mots me manquent....je voulais absolument t'écrire pour témoigner un peu et maladroitement de ta beauté, pour toi mais pour ta famille aussi.
Je t'écrirais encore , j'ai trop mal en ce moment....
je t'aime
Katherine Barr
Notre dernier coucou facebook remonte à plusieurs mois déjà...combien de café remis à plus tard, dans le tourbillon des choses à faire......je regrette, c'est terrible comme sentiment.
Tellement de choses partagé ensemble , toi ma collègue devenue une amie, une confidente.
Ma Barley d'Amour , on t'appelais comme cela Valérie et moi , le nom était sortie durant un délire à la rue des femmes , délire inspirée par une soupe à l'orge..( on a tellement rie ensemble)..ton surnom est né ce jour et est restée....Ma Barley.
Moi je t'aime tellement .
On a rit comme des folles ....j'arrive plus à t'écrire, les mots me manquent....je voulais absolument t'écrire pour témoigner un peu et maladroitement de ta beauté, pour toi mais pour ta famille aussi.
Je t'écrirais encore , j'ai trop mal en ce moment....
je t'aime
Katherine Barr
lundi 20 juillet 2009
18 juillet
Nous avons déposé les cendres de ton corps tout à côté de ta mère.
La terre était bien grasse et argileuse.
Mon cœur est tombé dans cette crevasse.
Et je t’ai chanté une berceuse.
À genoux sur la terre humide, je ne pouvais pas croire que j’y déposait moi-même l’urne contenant tes cendres.
J’y étais venu à ce cimetière de Lachute il y a 5 ans.
Exaltés de notre amour tout neuf, tu as voulu me présenter ta maman, lui dire bonjour et lui rendre hommage à l’occasion de l’anniversaire de sa mort.
Ce fut émouvant.
Quelques heures de recueillement auprès de la maman de mon minoue.
Ce fut un beau dimanche.
Et là, je suis de nouveau dans ce cimetière et j’y dépose tes cendres.
À l’endroit même où nous avions planté des fleurs, toi et moi, à l’endroit même où nous nous sommes recueillies, toi et moi, à l’endroit même où j’ai partagé avec toi un moment de grâce et d’intimité.
Je n’y croyais pas.
Je ne voulais y croire.
Je subissais à nouveau l’implacable « réalité » de ton « absence ».
Comment est-ce possible ?
Un jour nous plantons des fleurs et le suivant je te pleure.
C’est incompréhensible.
Billie a peint sur une pierre une merveilleuse épitaphe :
« Paule, maman, minoue, sœur, amie, repose-toi notre aimée auprès de ta mère.
Nos cœurs même abîmés de ton départ ne seront amers. 1963 – Éternité »
Chantal nous a parlé d’une histoire d’étoile filante qui illumine et irradie dans la plus sombre des nuits en autant que l’on aie pas les yeux fermés.
Ça passe vite une étoile filante.
Nous sommes nombreux à avoir eu les yeux ouverts quand tu es passé.
Merci pour ta vive lumière.
Paule, peut-être que ta lumière fut éphémère, mais elle s’imprime dans nos chairs.
Depuis hier, je plonge une fois de plus dans ma mémoire.
J’y déterre les souvenirs qui constituent la trame de mon propre récit.
Il y a des histoires dignes des grandes épopées truffées de bonheur et de joie et d’autres récits que je signe avec mes larmes et mon sang.
Mon amour, tu me manques et tu me combles.
À quoi donc me servent ces histoires issues de ma mémoire ?
Me plaindre ?
Me glorifier ?
Je crois qu’elle me servent surtout à une chose : apprendre dorénavant à vivre sans toi. Où plutôt, à vivre avec toi qui n’est plus là.
Mon amour, je ne veux pas organiser ma mémoire pour faire de ton départ un récit tragique.
Je veux un récit joyeux.
Heureux.
Je sais que ce qui habite ma mémoire, ce n’est pas ce qui m’est arrivé.
À chaque heure et à chaque jour de ma vie, il s’est produit des milliers de faits : une fourmi qui trottine sur ma jambe, le soleil qui se lève un matin d’été, la sévérité d’un professeur, la crainte de l’humeur de mes parents, le chat qui ronronne sur ma poitrine, l’eau du lac ou de la mer qui me rafraîchit, la terreur que la solitude éveille, la talle de framboises ou de mûres qui s’offrent à moi, le cliquetis de la pluie dans le silence d’une forêt, la douleur d’une blessure, la douleur de la perte, la couleur d’un arc-en-ciel, la couleur des fleurs sauvages.
Tellement de faits sont à portée de vue, de nez, d’oreilles.
À chaque instant, je choisi certains faits et j’en rejette d’autres.
J’organise ma mémoire comme je l’entends.
Et ainsi, me rendre la vie pénible.
Ou paisible.
Et perfectible.
Paule, ma toute douce amie, je ne sais plus organiser ma mémoire. Un moment, terrible est ton « absence », le suivant, sublime est ta « présence ».
Je sais que les drames que je croise portent en eux le pouvoir de produire des chefs-d’œuvre. Ou de faire un mélodrame de pacotille.
J’ai avorté de nombreux chefs-d’œuvre mon amour. Je ne veux plus que ma tristesse soit qu’un long avortement.
Si je me sens coupable de ta mort, mon récit devient un véritable torchon.
Mais si je me sens honoré d’avoir croisé ta vie, mon récit devient une grande leçon.
Je n’installerai pas la tristesse de te perdre dans ma mémoire comme si c’était une fatalité. Elle ne sera plus nichée dans mes souvenirs comme des cercueils de glace.
Qu’il fait beau aujourd’hui.
Il y a dans ton âme un tel pouvoir de création que le monde va changer.
Merci aussi pour cela.
La terre était bien grasse et argileuse.
Mon cœur est tombé dans cette crevasse.
Et je t’ai chanté une berceuse.
À genoux sur la terre humide, je ne pouvais pas croire que j’y déposait moi-même l’urne contenant tes cendres.
J’y étais venu à ce cimetière de Lachute il y a 5 ans.
Exaltés de notre amour tout neuf, tu as voulu me présenter ta maman, lui dire bonjour et lui rendre hommage à l’occasion de l’anniversaire de sa mort.
Ce fut émouvant.
Quelques heures de recueillement auprès de la maman de mon minoue.
Ce fut un beau dimanche.
Et là, je suis de nouveau dans ce cimetière et j’y dépose tes cendres.
À l’endroit même où nous avions planté des fleurs, toi et moi, à l’endroit même où nous nous sommes recueillies, toi et moi, à l’endroit même où j’ai partagé avec toi un moment de grâce et d’intimité.
Je n’y croyais pas.
Je ne voulais y croire.
Je subissais à nouveau l’implacable « réalité » de ton « absence ».
Comment est-ce possible ?
Un jour nous plantons des fleurs et le suivant je te pleure.
C’est incompréhensible.
Billie a peint sur une pierre une merveilleuse épitaphe :
« Paule, maman, minoue, sœur, amie, repose-toi notre aimée auprès de ta mère.
Nos cœurs même abîmés de ton départ ne seront amers. 1963 – Éternité »
Chantal nous a parlé d’une histoire d’étoile filante qui illumine et irradie dans la plus sombre des nuits en autant que l’on aie pas les yeux fermés.
Ça passe vite une étoile filante.
Nous sommes nombreux à avoir eu les yeux ouverts quand tu es passé.
Merci pour ta vive lumière.
Paule, peut-être que ta lumière fut éphémère, mais elle s’imprime dans nos chairs.
Depuis hier, je plonge une fois de plus dans ma mémoire.
J’y déterre les souvenirs qui constituent la trame de mon propre récit.
Il y a des histoires dignes des grandes épopées truffées de bonheur et de joie et d’autres récits que je signe avec mes larmes et mon sang.
Mon amour, tu me manques et tu me combles.
À quoi donc me servent ces histoires issues de ma mémoire ?
Me plaindre ?
Me glorifier ?
Je crois qu’elle me servent surtout à une chose : apprendre dorénavant à vivre sans toi. Où plutôt, à vivre avec toi qui n’est plus là.
Mon amour, je ne veux pas organiser ma mémoire pour faire de ton départ un récit tragique.
Je veux un récit joyeux.
Heureux.
Je sais que ce qui habite ma mémoire, ce n’est pas ce qui m’est arrivé.
À chaque heure et à chaque jour de ma vie, il s’est produit des milliers de faits : une fourmi qui trottine sur ma jambe, le soleil qui se lève un matin d’été, la sévérité d’un professeur, la crainte de l’humeur de mes parents, le chat qui ronronne sur ma poitrine, l’eau du lac ou de la mer qui me rafraîchit, la terreur que la solitude éveille, la talle de framboises ou de mûres qui s’offrent à moi, le cliquetis de la pluie dans le silence d’une forêt, la douleur d’une blessure, la douleur de la perte, la couleur d’un arc-en-ciel, la couleur des fleurs sauvages.
Tellement de faits sont à portée de vue, de nez, d’oreilles.
À chaque instant, je choisi certains faits et j’en rejette d’autres.
J’organise ma mémoire comme je l’entends.
Et ainsi, me rendre la vie pénible.
Ou paisible.
Et perfectible.
Paule, ma toute douce amie, je ne sais plus organiser ma mémoire. Un moment, terrible est ton « absence », le suivant, sublime est ta « présence ».
Je sais que les drames que je croise portent en eux le pouvoir de produire des chefs-d’œuvre. Ou de faire un mélodrame de pacotille.
J’ai avorté de nombreux chefs-d’œuvre mon amour. Je ne veux plus que ma tristesse soit qu’un long avortement.
Si je me sens coupable de ta mort, mon récit devient un véritable torchon.
Mais si je me sens honoré d’avoir croisé ta vie, mon récit devient une grande leçon.
Je n’installerai pas la tristesse de te perdre dans ma mémoire comme si c’était une fatalité. Elle ne sera plus nichée dans mes souvenirs comme des cercueils de glace.
Qu’il fait beau aujourd’hui.
Il y a dans ton âme un tel pouvoir de création que le monde va changer.
Merci aussi pour cela.
mardi 14 juillet 2009
À ma mère
Tant de choses a dire
Si peu de mots
Tant de choses a vivre si peu de temps
Une telle envie d'hurler
Si peu de voix
Tant de questions
Auncune reponses
Tant d'injustice
Si peu de reconfort
Tant de plages
On en aura vu si peu
Tant de mots d'amour
On se les sera tous dis
Tant de toi tu m'auras donné
Seulement 20 ans de moi tu auras pu voir(d'ici)
Un monde si grand
Pourquoi pu de place
Un coeur immense
Qui a peut être trop battu
Je ne sais plus
Une fille si fière
De sa mère si loin
Une mère si proche de sa fille toute perdue
Un cauchemar si irréel
Un réveil si dur
Un espace si vide
Des souvenirs si beaux
Tant de questions maman
Auxquelles je ne t'entendrai pas répondre
Tant de moments maman ou j'aurai besoin de tes bras
J'ai tellement envie maman de crier si fort pour que tu m'entendes et rebrousse chemin
Mais en même temps j'ai tellement envie maman que tu sois dans un monde à ta hauteur
J'aurais voulu pouvoir refaire ce monde ici
Pour que tu y reste et vive en princesse
La vie a decidé de te faire reine mais loin de nous
Ton règne sera éternel
J'espère que tu es bien
Je voudrais tellement que tu me racontes
Avec ta manière bien a toi de raconter des histoires
Je t'aime tellement maman et ça tu l'as toujours su
La chose dont j'ai toujours été et je serai toujours certaine
On s'est choisies
Et même si aujourd'hui la peine que j'ai n'a d'égal que le bonheur énorme que tu m'as toujours apporté
Si c'était à recommencer, même juste pour 20 ans, je recommencerais, parce que comme tu l'as toujours dit, ce qui importe c'est pas la quantité de temps qu'on passe ensemble mais les moments de qualité qu'on peut s'offrir et ça, on a reussi...
Ma meilleure amie,ma coloc,mon coch'
Ma petite maman
Je t'aime plus que tout
Tu es toujours avec moi
Billie
Si peu de mots
Tant de choses a vivre si peu de temps
Une telle envie d'hurler
Si peu de voix
Tant de questions
Auncune reponses
Tant d'injustice
Si peu de reconfort
Tant de plages
On en aura vu si peu
Tant de mots d'amour
On se les sera tous dis
Tant de toi tu m'auras donné
Seulement 20 ans de moi tu auras pu voir(d'ici)
Un monde si grand
Pourquoi pu de place
Un coeur immense
Qui a peut être trop battu
Je ne sais plus
Une fille si fière
De sa mère si loin
Une mère si proche de sa fille toute perdue
Un cauchemar si irréel
Un réveil si dur
Un espace si vide
Des souvenirs si beaux
Tant de questions maman
Auxquelles je ne t'entendrai pas répondre
Tant de moments maman ou j'aurai besoin de tes bras
J'ai tellement envie maman de crier si fort pour que tu m'entendes et rebrousse chemin
Mais en même temps j'ai tellement envie maman que tu sois dans un monde à ta hauteur
J'aurais voulu pouvoir refaire ce monde ici
Pour que tu y reste et vive en princesse
La vie a decidé de te faire reine mais loin de nous
Ton règne sera éternel
J'espère que tu es bien
Je voudrais tellement que tu me racontes
Avec ta manière bien a toi de raconter des histoires
Je t'aime tellement maman et ça tu l'as toujours su
La chose dont j'ai toujours été et je serai toujours certaine
On s'est choisies
Et même si aujourd'hui la peine que j'ai n'a d'égal que le bonheur énorme que tu m'as toujours apporté
Si c'était à recommencer, même juste pour 20 ans, je recommencerais, parce que comme tu l'as toujours dit, ce qui importe c'est pas la quantité de temps qu'on passe ensemble mais les moments de qualité qu'on peut s'offrir et ça, on a reussi...
Ma meilleure amie,ma coloc,mon coch'
Ma petite maman
Je t'aime plus que tout
Tu es toujours avec moi
Billie
11 juillet
Je commence à vivre les « premières ».
Les premières fois que je fais quelque chose sans toi.
C’est la première fois que je reviens au lac depuis ton départ.
Sans toi.
J’ai veillé sous la pergola à la nuit tombée pour la première fois hier soir.
Sans toi.
J’ai refais la sauce aux poivrons que tu aimais tant pour la première fois, j’ai lavé les draps de notre lit pour la première fois depuis que t’es partie.
Et j’aurai plein de première fois dans les mois à venir.
Il y aura ton anniversaire de naissance, noël, la mer.
Il y aura le bois incandescent dans le poêle l’hiver prochain.
Plein de première fois sans toi.
Et pourtant, chaque moment si plein de toi.
Un ami m’a dit ce matin que tu n’étais pas morte.
On ne meurt pas.
Il n’y a que ton corps qui ne te sert plus.
Et que l’on réduit en cendre.
Mais la lumière de ton cœur ne peut être réduite en cendre.
Elle brille.
Hier ton amie qui signale ta présence, ce matin mon ami qui remet en question la notion d’existence…
Les premières fois que je fais quelque chose sans toi.
C’est la première fois que je reviens au lac depuis ton départ.
Sans toi.
J’ai veillé sous la pergola à la nuit tombée pour la première fois hier soir.
Sans toi.
J’ai refais la sauce aux poivrons que tu aimais tant pour la première fois, j’ai lavé les draps de notre lit pour la première fois depuis que t’es partie.
Et j’aurai plein de première fois dans les mois à venir.
Il y aura ton anniversaire de naissance, noël, la mer.
Il y aura le bois incandescent dans le poêle l’hiver prochain.
Plein de première fois sans toi.
Et pourtant, chaque moment si plein de toi.
Un ami m’a dit ce matin que tu n’étais pas morte.
On ne meurt pas.
Il n’y a que ton corps qui ne te sert plus.
Et que l’on réduit en cendre.
Mais la lumière de ton cœur ne peut être réduite en cendre.
Elle brille.
Hier ton amie qui signale ta présence, ce matin mon ami qui remet en question la notion d’existence…
10 juillet
J’ai rencontré une de tes amies mon minoue.
Une de tes âmes sœur plutôt.
Peu de rencontres ont ponctué vos vies. À peine quelques-unes. Brèves. « Au hasard ».
Mais suffisante pour vibrer et syntoniser aux mêmes ondes.
Nous avons eu une belle rencontre hier.
À un certain moment elle m’a dit que tu t’es joint à nous.
Elle sentait, « voyait » ta présence.
Tout juste derrière moi.
Je ne me suis pas retourné.
J’ai regardé au fond de moi. J’ai pleuré doucement. De joie.
Merci pour ta présence mon amour.
Tu me manques tant. Tu me combles tant. Tout en même temps.
Tu me manques quand je vais me coucher, quand je me lève, quand le téléphone sonne, quand je pense aller nager au lac, quand je pense à la mer, quand je prépare les céréales trempées, quand je fais la lessive, quand je regarde tes 10 tableaux que j’ai conservé, quand je regarde tes broches à tricoter encore plantées dans les balles de laines, quand le soleil se lève, quand je mange, quand je pleure, quand il pleut sur la pergola, quand je ne sais plus.
Tu me combles à ras bord quand je me couche, quand je me lève, quand je vais au lac pour nager, quand le soleil se lève…
Une de tes âmes sœur plutôt.
Peu de rencontres ont ponctué vos vies. À peine quelques-unes. Brèves. « Au hasard ».
Mais suffisante pour vibrer et syntoniser aux mêmes ondes.
Nous avons eu une belle rencontre hier.
À un certain moment elle m’a dit que tu t’es joint à nous.
Elle sentait, « voyait » ta présence.
Tout juste derrière moi.
Je ne me suis pas retourné.
J’ai regardé au fond de moi. J’ai pleuré doucement. De joie.
Merci pour ta présence mon amour.
Tu me manques tant. Tu me combles tant. Tout en même temps.
Tu me manques quand je vais me coucher, quand je me lève, quand le téléphone sonne, quand je pense aller nager au lac, quand je pense à la mer, quand je prépare les céréales trempées, quand je fais la lessive, quand je regarde tes 10 tableaux que j’ai conservé, quand je regarde tes broches à tricoter encore plantées dans les balles de laines, quand le soleil se lève, quand je mange, quand je pleure, quand il pleut sur la pergola, quand je ne sais plus.
Tu me combles à ras bord quand je me couche, quand je me lève, quand je vais au lac pour nager, quand le soleil se lève…
8 juillet
À Paule,
Pour avoir su conjuguer simultanément
les verbes « aimer » et « supporter »
à l’impératif présent…
Mon mémoire fut accepté par l’université mon amour.
Accepté avec la mention « excellent sans aucune modification ».
Ça doit sûrement me faire plaisir.
Mais je ne le ressens pas.
Une probable satisfaction cherche à se manifester à quelque part en moi.
Mais je ne le ressens pas encore.
Tout ce que je ressens est lié à la dédicace insérée à la page 2.
Le mémoire pour moi s’est cristallisé à la page 2.
Et au souvenir des 18 mois passé ensemble, presque chaque fin de semaine, toi penchée sur une toile, moi accroché au portable.
C’est cela le mémoire ma toute belle. Ce temps qui passe où chacun se déploie dans sa créativité particulière.
Je prenais une pause pour te préparer à dîner et voir l’évolution de ton nouveau projet.
Je te vois encore, le tablier couvert de peinture, le poêle à bois qui ronronne à tes côtés, un air de jazz en sourdine et une lumière, une telle lumière dans tes yeux qui me faisait oublier l’hiver.
Je te vois encore absorbée par ton nouveau projet, dans ton élan créateur, sans compromis, sans autocensure, sans limites.
Je te vois encore assise au fauteuil, les pinceaux et les spatules aux doigts à regarder ta création.
Tu la laissais « être » un moment avant de t’y fondre à nouveau.
Tu me demandais ce qui j’y voyais, ce que je ressentais.
Au-delà des éloges, tu t’intéressais à mon regard, mon appréciation, mon sentiment.
Avant d’aller dîner et de faire la sieste.
Je te vois encore en janvier dernier, animée par un nouveau projet qui nécessitait un support monumental, une toile de grande dimension qui ne rentrait pas dans le char.
Il a fallu emprunté un camion pour la ramener du magasin.
Un coup installé dans ton atelier, ton tablier en place, le poêle qui ronronne et ton matériel à ta portée, le monde cessait d’exister.
La faim seule pouvait te rappeler ton incarnation terrestre.
Ce fut ta dernière œuvre.
Après « Les trois tulipes » tu n’as plus peins.
Non pas parce que tu n’en avais plus envie.
Mais parce que l’on se préparait pour le voyage au Mexique.
Et surtout parce que les premiers signes du cancer se manifestait.
Tu as créé « Les trois tulipes » avant de mourir.
Une telle hâte à créer.
Je te vois encore.
Heureuse.
Et je sèche mes larmes.
Pour avoir su conjuguer simultanément
les verbes « aimer » et « supporter »
à l’impératif présent…
Mon mémoire fut accepté par l’université mon amour.
Accepté avec la mention « excellent sans aucune modification ».
Ça doit sûrement me faire plaisir.
Mais je ne le ressens pas.
Une probable satisfaction cherche à se manifester à quelque part en moi.
Mais je ne le ressens pas encore.
Tout ce que je ressens est lié à la dédicace insérée à la page 2.
Le mémoire pour moi s’est cristallisé à la page 2.
Et au souvenir des 18 mois passé ensemble, presque chaque fin de semaine, toi penchée sur une toile, moi accroché au portable.
C’est cela le mémoire ma toute belle. Ce temps qui passe où chacun se déploie dans sa créativité particulière.
Je prenais une pause pour te préparer à dîner et voir l’évolution de ton nouveau projet.
Je te vois encore, le tablier couvert de peinture, le poêle à bois qui ronronne à tes côtés, un air de jazz en sourdine et une lumière, une telle lumière dans tes yeux qui me faisait oublier l’hiver.
Je te vois encore absorbée par ton nouveau projet, dans ton élan créateur, sans compromis, sans autocensure, sans limites.
Je te vois encore assise au fauteuil, les pinceaux et les spatules aux doigts à regarder ta création.
Tu la laissais « être » un moment avant de t’y fondre à nouveau.
Tu me demandais ce qui j’y voyais, ce que je ressentais.
Au-delà des éloges, tu t’intéressais à mon regard, mon appréciation, mon sentiment.
Avant d’aller dîner et de faire la sieste.
Je te vois encore en janvier dernier, animée par un nouveau projet qui nécessitait un support monumental, une toile de grande dimension qui ne rentrait pas dans le char.
Il a fallu emprunté un camion pour la ramener du magasin.
Un coup installé dans ton atelier, ton tablier en place, le poêle qui ronronne et ton matériel à ta portée, le monde cessait d’exister.
La faim seule pouvait te rappeler ton incarnation terrestre.
Ce fut ta dernière œuvre.
Après « Les trois tulipes » tu n’as plus peins.
Non pas parce que tu n’en avais plus envie.
Mais parce que l’on se préparait pour le voyage au Mexique.
Et surtout parce que les premiers signes du cancer se manifestait.
Tu as créé « Les trois tulipes » avant de mourir.
Une telle hâte à créer.
Je te vois encore.
Heureuse.
Et je sèche mes larmes.
6 juillet
Dure semaine mon amour.
Le retour de Sutton m’a plongé dans un capharnaüm.
Je suis rentré et trouvai la maison vide.
Un silence assourdissant. Une absence envahissante.
C’était appréhendé.
Sur le chemin de retour, je n’ai eu aucune chance de prendre une contravention pour excès de vitesse.
Je n’étais pas pressé de rentrer.
J’aurais souhaité que la route m’amène ailleurs. Qu’elle me conduise en réalité vers nulle part. Sans destination.
Qu’une route et des paysages qui défilent.
Que mon char ne s’arrête seulement quand je t’aurai retrouver.
À tes côtés pour me reposer.
Je voulais changer de vie. Q’il n’y aie plus de maison de bois sur la rue St-Thomas mais une prairie vallonneuse à mes pieds habité par des gens dont je ne connais pas la langue.
Changer de décor.
Perdre mes repères.
Enfin, ceux qui restent.
Car ceux-ci, paradoxalement, me rappellent constamment que mon repère principal, le phare qui guide mes pas, a cessé d’illuminer la nuit.
J’erre depuis sur l’océan.
Et je scrute l’horizon.
Et je crois voir à chaque instant une lueur qui me rappelle mon soleil.
Toutes ces lueurs que j’entretiens comme on souffle doucement sur des brindilles de bois que l’on cherche à enflammer.
Je souffle doucement pour qu’une luciole au loin redevienne le soleil ardent qui me réchauffe et guide mes pas.
Je m’essouffle aussi.
Avide de lumière et de chaleur, je m’essouffle à force d’expiration.
J’expire mon chagrin.
Je fais fuir les lucioles.
Et sous l’emprise d’Éol, j’erre en vain.
Le retour de Sutton m’a plongé dans un capharnaüm.
Je suis rentré et trouvai la maison vide.
Un silence assourdissant. Une absence envahissante.
C’était appréhendé.
Sur le chemin de retour, je n’ai eu aucune chance de prendre une contravention pour excès de vitesse.
Je n’étais pas pressé de rentrer.
J’aurais souhaité que la route m’amène ailleurs. Qu’elle me conduise en réalité vers nulle part. Sans destination.
Qu’une route et des paysages qui défilent.
Que mon char ne s’arrête seulement quand je t’aurai retrouver.
À tes côtés pour me reposer.
Je voulais changer de vie. Q’il n’y aie plus de maison de bois sur la rue St-Thomas mais une prairie vallonneuse à mes pieds habité par des gens dont je ne connais pas la langue.
Changer de décor.
Perdre mes repères.
Enfin, ceux qui restent.
Car ceux-ci, paradoxalement, me rappellent constamment que mon repère principal, le phare qui guide mes pas, a cessé d’illuminer la nuit.
J’erre depuis sur l’océan.
Et je scrute l’horizon.
Et je crois voir à chaque instant une lueur qui me rappelle mon soleil.
Toutes ces lueurs que j’entretiens comme on souffle doucement sur des brindilles de bois que l’on cherche à enflammer.
Je souffle doucement pour qu’une luciole au loin redevienne le soleil ardent qui me réchauffe et guide mes pas.
Je m’essouffle aussi.
Avide de lumière et de chaleur, je m’essouffle à force d’expiration.
J’expire mon chagrin.
Je fais fuir les lucioles.
Et sous l’emprise d’Éol, j’erre en vain.
lundi 6 juillet 2009
28 juin
Dernière nuit dans ma cabane.
Je progresse à petit pas. Très petit.
Je progresse en piétinant. Plus précisément.
C’est un long chemin.
Je n’ai pas su t’y amener faire quelques pas avec moi.
J’ai bien essayé.
Mais l’art avec lequel tu as quitté ton corps me permet de croire que tu y étais déjà sur ce chemin.
Ta mort est une œuvre d’art mon amour.
Une ode à la conscience.
Une magistrale démonstration d’équanimité.
Un renoncement rendu possible par la force de ton courage et de ton authenticité.
Ta mort est un pur don, un ultime élan de générosité, d’altruisme et de compassion pour nous qui restons et qui t’avons promis que nous saurons continuer notre chemin sans toi.
Ta mort est aussi ma plus grande peine.
C’est donc en son sein qu’est assoupie ma plus grande joie me dis-tu?
J’écoute. J’écoute.
Je progresse à petit pas. Très petit.
Je progresse en piétinant. Plus précisément.
C’est un long chemin.
Je n’ai pas su t’y amener faire quelques pas avec moi.
J’ai bien essayé.
Mais l’art avec lequel tu as quitté ton corps me permet de croire que tu y étais déjà sur ce chemin.
Ta mort est une œuvre d’art mon amour.
Une ode à la conscience.
Une magistrale démonstration d’équanimité.
Un renoncement rendu possible par la force de ton courage et de ton authenticité.
Ta mort est un pur don, un ultime élan de générosité, d’altruisme et de compassion pour nous qui restons et qui t’avons promis que nous saurons continuer notre chemin sans toi.
Ta mort est aussi ma plus grande peine.
C’est donc en son sein qu’est assoupie ma plus grande joie me dis-tu?
J’écoute. J’écoute.
26 juin
Crisse que j’en passe du temps avec toi les yeux fermés, assis sur un coussin, en silence.
Pour le « motton » ça s’améliore pas.
Particulièrement aujourd’hui.
Il a vraiment fallu que je fasse un effort pour ne pas éclater en sanglot.
Faire un effort. Un effort pour ne pas pleurer. Comme si la rivière pouvait faire un effort pour ne pas couler.
Comme si elle pouvait être intimidée par les nombreux baigneurs qui y nagent.
Je suis une rivière pudique. Je me détourne de mon cours. J’harnache le débit.
Et j’ouvre les yeux.
Même les yeux ouverts t’es partout mon bel amour.
Dans le minuscule bout de carotte dans mon assiette ce midi, sculpté joliment, comme un petit objet de perle finement ciselé.
Je l’imaginais tombé du ciel.
Direct dans mon assiette.
Un petit œuvre d’art cosmique de Paule.
T’es aussi dans le vent qui se lève, subitement, en chemin vers ma cabane dans la forêt : j’ai écarté les bras, je t’ai senti m’envelopper tout partout, par devant, par derrière, me soufflant dans les cheveux.
T’es partout pis j’te garde.
Tu sais que j’ai besoin de toi. Je suis tellement mêlé.
Mes petits projets s’inspirent de toi. Les petits trucs de la vie quotidienne tout comme les projections dans l’avenir.
Je marche dans la forêt et je te demande ton avis : « c’est-tu une bonne idée ça Minoue? »
Et j’observe.
J’attends que tu me fasses trébucher.
Où que le vent se lève.
Il m’arrive encore de ne pas y croire. De ne pas croire que t’es morte.
T’es si vivante en moi.
Comment est-ce possible que tu ne sois pas à la maison quand je vais rentrer dimanche.
Mon amour.
Cette joie de te retrouver après mes retraites, les petites pizzas de la boulangerie d’Abercorn que je ramenais pour s’éviter d’avoir rien d’autre à faire que de se retrouver.
Comme des ados fébriles plutôt que comme des presque quinquagénaires.
Et on se racontait chaque heure des 10 jours et des 10 nuits éloigné l’un de l’autre.
Ce que nous avions fait.
Ce que nous avions pensé.
On se jaugeait.
On se disait.
On se retrouvait.
T’étais aussi ma meilleure amie mon amour le savais-tu?
Je suis pas sûr que je le savais moi-même.
En cette nuit d’orage et de tonnerre sur ma petite cabane à flanc de montagne, je le sais maintenant.
Plus que jamais.
Pour le « motton » ça s’améliore pas.
Particulièrement aujourd’hui.
Il a vraiment fallu que je fasse un effort pour ne pas éclater en sanglot.
Faire un effort. Un effort pour ne pas pleurer. Comme si la rivière pouvait faire un effort pour ne pas couler.
Comme si elle pouvait être intimidée par les nombreux baigneurs qui y nagent.
Je suis une rivière pudique. Je me détourne de mon cours. J’harnache le débit.
Et j’ouvre les yeux.
Même les yeux ouverts t’es partout mon bel amour.
Dans le minuscule bout de carotte dans mon assiette ce midi, sculpté joliment, comme un petit objet de perle finement ciselé.
Je l’imaginais tombé du ciel.
Direct dans mon assiette.
Un petit œuvre d’art cosmique de Paule.
T’es aussi dans le vent qui se lève, subitement, en chemin vers ma cabane dans la forêt : j’ai écarté les bras, je t’ai senti m’envelopper tout partout, par devant, par derrière, me soufflant dans les cheveux.
T’es partout pis j’te garde.
Tu sais que j’ai besoin de toi. Je suis tellement mêlé.
Mes petits projets s’inspirent de toi. Les petits trucs de la vie quotidienne tout comme les projections dans l’avenir.
Je marche dans la forêt et je te demande ton avis : « c’est-tu une bonne idée ça Minoue? »
Et j’observe.
J’attends que tu me fasses trébucher.
Où que le vent se lève.
Il m’arrive encore de ne pas y croire. De ne pas croire que t’es morte.
T’es si vivante en moi.
Comment est-ce possible que tu ne sois pas à la maison quand je vais rentrer dimanche.
Mon amour.
Cette joie de te retrouver après mes retraites, les petites pizzas de la boulangerie d’Abercorn que je ramenais pour s’éviter d’avoir rien d’autre à faire que de se retrouver.
Comme des ados fébriles plutôt que comme des presque quinquagénaires.
Et on se racontait chaque heure des 10 jours et des 10 nuits éloigné l’un de l’autre.
Ce que nous avions fait.
Ce que nous avions pensé.
On se jaugeait.
On se disait.
On se retrouvait.
T’étais aussi ma meilleure amie mon amour le savais-tu?
Je suis pas sûr que je le savais moi-même.
En cette nuit d’orage et de tonnerre sur ma petite cabane à flanc de montagne, je le sais maintenant.
Plus que jamais.
25 juin
J’écris en pensant à toi.
Habité par toi.
Je pleure encore mon amour. Discrètement.
Des sanglots en silence.
À l’évocation, aux milles pensées qui montent de mes entrailles.
Des réminiscences qui tourbillonnent autour de toi.
Je n’ai que ça à faire.
Je reste assis sur mon coussin et j’essaie d’observer.
La respiration.
Les sensations.
Tu connais la chanson.
Et tu apparais.
Dans les rues de Playa, main dans la main.
Au bureau lors de nos questionnements de fin de journée :
« qu’est ce qu’on peut bien manger pour souper »
Dans ton lit de l’urgence de l’hôpital.
N’importe où.
J’ai des millions de millions de connections synaptiques dont tu es le cœur.
Je pense à ce jour d’avril quand tu as téléphoné au bureau pour nous dire que tu nous aimais.
Entre deux rendez-vous en oncologie.
Nous étions tous rassemblés mon amour autour du téléphone, le volume à fond pour t’entendre.
T’entendre.
Je t’ai réentendu dans la salle de méditation hier.
J’y étais de nouveau dans ce bureau.
Ta voix.
Ton émotion.
Ta véritable affection pour nous tous.
Je n’ai pu retenir mes larmes.
Ces sanglots qui me font du bien.
En pensant à ce moment où tu as réussis à nous faire rire en disant que tu pleurais peut-être, mais que tu n’avais pas de peine.
Que de la joie.
D’être aimée.
Et d’aimer.
Et je pleure encore.
Habité par toi.
Je pleure encore mon amour. Discrètement.
Des sanglots en silence.
À l’évocation, aux milles pensées qui montent de mes entrailles.
Des réminiscences qui tourbillonnent autour de toi.
Je n’ai que ça à faire.
Je reste assis sur mon coussin et j’essaie d’observer.
La respiration.
Les sensations.
Tu connais la chanson.
Et tu apparais.
Dans les rues de Playa, main dans la main.
Au bureau lors de nos questionnements de fin de journée :
« qu’est ce qu’on peut bien manger pour souper »
Dans ton lit de l’urgence de l’hôpital.
N’importe où.
J’ai des millions de millions de connections synaptiques dont tu es le cœur.
Je pense à ce jour d’avril quand tu as téléphoné au bureau pour nous dire que tu nous aimais.
Entre deux rendez-vous en oncologie.
Nous étions tous rassemblés mon amour autour du téléphone, le volume à fond pour t’entendre.
T’entendre.
Je t’ai réentendu dans la salle de méditation hier.
J’y étais de nouveau dans ce bureau.
Ta voix.
Ton émotion.
Ta véritable affection pour nous tous.
Je n’ai pu retenir mes larmes.
Ces sanglots qui me font du bien.
En pensant à ce moment où tu as réussis à nous faire rire en disant que tu pleurais peut-être, mais que tu n’avais pas de peine.
Que de la joie.
D’être aimée.
Et d’aimer.
Et je pleure encore.
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